Les travaux de prospection et les études techniques de grands groupes pétroliers se multiplient ces derniers temps avec un intérêt particulier autour de la région de Tarfaya. L'or noir va-t-il bientôt sortir de terre ? Le Maroc, un futur pays pétrolier. A en croire les partenariats signés récemment entre l'Etat et certains groupes mondiaux de forage pétrolier ainsi que les résultats de prospections de ces mêmes groupes, une telle trouvaille ne relève plus de l'utopie. Dans le sud du Maroc, par exemple, le gouvernement marocain vient d'accorder tout récemment à la compagnie australienne Tangiers Petroleum Limited huit permis pour commencer les explorations pétrolières dans l'océan Atlantique, au large des côtes de Tarfaya et à environ 50 kilomètres des îles Canaries. Plus précisément, la région concernée débute de Lanzarote à Fuerteventura. Dans les détails, la superficie concernée par ce partenariat est de 15 041 mètres carrés, selon le groupe australien Tangiers Petroleum. Ce dernier détient une participation de 75% dans les huit permis de Tarfaya alors que le gouvernement marocain, à travers l'OHNYM (l'Office national des hydrocarbures et des mines), contrôle les 25% restants. Un potentiel de 50 milliards de barils pour San Leon La société prévoit de commencer ses explorations au plus tard ce mois ou en début décembre. Une augmentation de capital de la société australienne n'est pas à exclure afin de mener à bien ces travaux d'exploration, selon l'analyste financier Barney Gray du cabinet anglais Old Park Lane Capital. Ce dernier qui a émis en fin de semaine dernière une note d'information concernant la société Tangiers Petroleum où il recommande le cours de la société à l'achat estime le potentiel du site d'exploration de Tarfaya à 5 milliards de barils. Dans la même région prometteuse de Tarfaya et à côté de la société australienne, on retrouve la compagnie irlandaise San Leon Energy qui y effectue des travaux de prospection. Entre 2008 et 2009, la société a effectué des études techniques qui se sont avérées concluantes et a pu déduire un potentiel de 62 litres d'huile extraite par tonne produite de schistes bitumeux. Ces mêmes études ont démontré que 50 milliards de barils peuvent être récupérables sur les 6 000 mètres carrés exploités à environ 200 kilomètres au nord de Tarfaya. Par rapport au contrat, c'est les mêmes pourcentages qui sont appliqués à la compagnie australienne puisque San Leon a 75% du projet et les 25% restants sont détenus par l'ONHYM. Le projet a une durée initiale de trois ans, dans laquelle San Leon aura l'exclusivité sur le terrain. Plus au Nord, on retrouve la compagnie canadienne Stratic Energy et Transatlantic Morocco à Guercif Beni Znassen et les sociétés américaines Heyco International et US Enercorp qui détiennent deux permis en eaux peu profondes à Moulay Bousselham et Mamora, localisées sur la côte nord-ouest du pays. En tout, c'est quelque 90 permis d'exploitation, dont la plupart sont situés en mer, qui ont été octroyés ces dernières années par le Maroc. Pour l'instant l'or noir peine à sortir de terre mais les observateurs et les résultats techniques des différentes sociétés opérantes au Maroc sont prometteurs et augurent d'un avenir pétrolier pour le royaume. Une telle découverte est sûrement une aubaine pour un pays très dépendant génétiquement de l'extérieur et qui dépense en moyenne plus de 2 milliards d'euros par an en énergie importée. Maroc : un siècle de pétrole ? Le 30 août 2000, le site d'information Afrik titrait « Maroc : un siècle de pétrole ». Le site qui s'est basé sur une annonce du Roi Mohammed VI, selon laquelle des quantités importantes de 12 à 15 milliards de barils ont été identifiées au Maroc a affirmé que ces réserves pourraient permettre au Maroc de faire face à sa propre consommation pour les 100 ans à venir. A l'époque, le premier forage a concerné la région de Talsint à Sidi Belkacem. Sa production était estimée à 100 millions de barils au premier étage, et à environ 130 millions pour le second étage. Afrik a même relevé que 70 à 100 forages sont prévus dans la-dite région. En effet, la région de Talsint dans son intégralité présenterait des réserves équivalentes à 1 milliard et demi ou à deux milliards de barils par an. « Grâce à cette manne pétrolière, cette région du pays jusqu'ici oubliée va connaître une résurrection. La preuve en est la série d'installations GSM auxquelles procède Maroc Telecom dans l'agglomération. » a tenu à rappeler le rédacteur de l'article. Depuis, le Maroc se révèle d'un grand intérêt pour les sociétés pétrolières, comme Shell, en charge d'une partie des exploitations off-shore. De plus, une quinzaine de firmes sont déjà concernées, lit-on dans l'article. Sauf que 11 ans après, la région de Talsint n'a pas connu une véritable « résurrection »…