La compagnie nationale RAM a organisé lundi une rencontre avec la presse. Objectif : présenter les actions envisagées au lendemain de la signature du contrat-programme. Certains avancent aujourd'hui que la RAM n'a pas un problème de recettes, mais plutôt de gestion. Ce constat peut paraître étrange eu égard à l'état critique de la santé financière du transporteur national. Qu'en pense le management de la compagnie nationale ? « Effectivement… C'est ce qui justifie d'ailleurs la mise en place dernièrement du nouveau dispositif de rationalisation et de restructuration de l'entité publique », répond au Soir échos, Abderrafii Zouiten, DGA commercial de la compagnie, lors d'une conférence de presse, tenue lundi à Casablanca. Il est clair que les maîtres-mots qui sous-tendent l'intervention du responsable sont la compétitivité et la productivité. Preuve en est que le souci d'échapper à tout prix et le plus rapidement possible au pire des scénarios est tellement présent dans les esprits. Mais, si la nouvelle politique de repositionnement, consistant globalement en une optimisation de la productivité, reste compréhensible, il faut dire qu'elle a fait en parallèle des mécontents, notamment chez le personnel de la RAM, objet d'ailleurs d'un vaste plan social. Un exercice peu aisé Ce choix inéluctable et décisif de réduire les effectifs de plus de 1 500 employés d'ici 2013, dans le cadre d'une opération départ volontaire, s'attire les foudres d'une large partie du personnel au sol, comme chez le personnel navigant commercial (PNC). Déjà 700 personnes ont répondu présent à l'appel de la RAM et plus de 100 projets d'accompagnements sont en cours, à en croire Zouiten. Ce dernier n'a pas manqué de lancer à cette occasion un message on ne peut plus clair : « Nous n'avons jamais dit que le plan social était chose facile. Et restaurer la compétitivité est une exigence inexorable ». Autrement dit, réduire la masse salariale est un passage obligé pour augmenter la productivité… «Mais pourquoi le management de la compagnie a-t-il attendu tout ce temps pour procéder à de telles mesures ?», pourraient se demander certains. En fait, ce ne sont-là que les premiers effets de l'Open sky. Le contrat-programme signé septembre dernier entre l'Etat et la compagnie, et qui consiste à doter celle-ci d'une enveloppe budgétaire estimée à 9,3 milliards de dirhams sur les 5 années à venir, anticipe sur le pire des scénarios. Zouiten pense à ce titre à plusieurs compagnies internationales qui passent actuellement par une zone de turbulence, à l'exemple de l'australienne Qantas, Air France… Une politique clientèle reliftée A nouveau contexte, nouvelle cure de revitalisation. Toutes les actions prévues au lendemain de la signature du contrat-programme se focalisent sur les attentes des clients: un investissement de quelque 30 millions de dollars est affecté à la rénovation de l'intérieur des cabines ; la RAM a commandé 9 avions nouvelle génération et le redimensionnement de la flotte se poursuit avec l'augmentation du taux d'utilisation des avions (+18% en 2012), mais aussi avec l'accélération de l'homogénéisation de la flotte. À noter enfin que le site marchand ram.com a drainé en 2011 un chiffre d'affaires de plus de 1,3 milliard de dirhams contre 1,2 milliard de dirhams en 2010.