Nous assistons à un fort désintéressement de la bourse de Casablanca. Le recul des volumes de transactions, depuis le début de l'année, en est d'ailleurs le grand témoin. La place boursière casablancaise affiche au terme des neufs premiers mois de l'année en cours une volumétrie peu convaincante. Un fait relevé lors d'un point de presse organisé jeudi par la Bourse de Casablanca. Le volume cumulé des transactions à fin septembre 2011 (tous marchés confondus) a connu une baisse de 7,98 % se limitant à 76,8 milliards de DH, contre 83,5 milliards de DH à fin septembre 2010. Concernant les volumes des transactions traitées sur le marché central actions (non incluses les opérations d'introduction, d'augmentation de capital, d'offre publique, de transfert et apport de titres), ils se sont fixé à 4,6 milliards de DH. Ce flux transactionnel ressort en baisse de 40 % comparativement à la même période de 2010. Du côté de la demande, les titres restent très prisés par les investisseurs institutionnels. Toutefois, une baisse des volumes de transactions a touché toutes les catégories d'investisseurs, sans exception. Une prochaine saison prometteuse S'agissant des levées de fonds sur le marché, à fin septembre 2011, plus de 5,8 milliards de DH ont été levés sur le marché actions sous forme d'augmentations de capital (introduction en bourse comprise). Par ailleurs, les émetteurs ont procédé également à des émissions obligataires (cotées et non cotées) qui ont totalisé 2.700 millions de DH. Ainsi, les levées de fonds sur les deux compartiments (actions et obligations) totalisent un montant de 8.523,4 millions de DH, contre 10.696,3 millions de DH à fin septembre 2010, affichant un recul de 20,3 %. La capitalisation boursière s'est, ainsi, établie, à fin septembre 2011, à 531,3 milliards de DH, contre 538,1 milliards de DH à fin septembre 2010. Soit un léger recul de 1,26%. Ce relatif maintien est imputable aux différentes opérations effectuées en 2011 par les émetteurs sur le marché boursier pour financer leur développement, ainsi qu'à un effet de base favorable lié au retrait de l'ONA/SNI en 2010. Il est à préciser que la tendance générale des marchés des capitaux des pays émergents s'est caractérisée par une nette baisse de leurs niveaux d'activité. Le Maroc ne fait pas donc exception à la règle. La XVe réunion annuelle de l'ASEA à Marrakech Cette année, la XVe réunion de l'African securities exchanges association (ASEA) aura lieu du 11 au 13 décembre à Marrakech sous le thème «Africa : alive with opportunities». L'occasion pour ses membres d'exposer les atouts économiques de l'Afrique devant un parterre de plus de 400 participants (professionnels des marchés des capitaux, émetteurs et investisseurs marocains, africains et internationaux). Côté marocain, il sera question notamment de présenter au monde de la finance africaine et internationale la future place financière de Casablanca. La conférence connaîtra la participation, entre autres, de Saïd Mouline (CGEM), Hassan Boulaknadal (CDVM), Abdelaziz Abarro (Managem) et Saïd Ibrahimi (CFC). Cette situation est appelée à changer, selon Karim Hajji, directeur de la Bourse de Casablanca. Les équipes de la bourse se sont mobilisées, depuis le début de l'année, dans une prospection d'entreprises qui seraient éligibles à une introduction en bourse, avec l'objectif, d'une part, de présenter le marché boursier en tant que moyen alternatif de financement et d'autre part, de déterminer les intentions de ces entreprises vis à vis du recours au marché boursier dans le financement de leurs projets de développement. Les résultats de ce travail sont très impressionnants. À fin septembre 2011, près de 750 entreprises ont été contactées et plus d'une centaine de rencontres ont pu être réalisées avec les dirigeants des entreprises, directement ou dans le cadre de salons professionnels. Les réunions effectuées avec les dirigeants de ces entreprises font ressortir clairement l'existence d'un réel intérêt des chefs d'entreprises pour l'introduction en bourse et leur intention de recourir au marché boursier à moyen terme (2012, 2013), mais aussi, un certain attentisme lié à la conjoncture actuelle. Toutefois, Hajji promet deux à trois introductions avant la fin de l'année. La raison ? Une situation d'assèchement de liquidités du secteur bancaire pousse les entreprises à venir se ressourcer sur le marché des capitaux.