L'Assurance-crédit Publique Complémentaire (APC), garantie mise en place par l'Etat au profit des entreprises exportatrices par le biais de SMAEX, est désormais disponible chez le deuxième opérateur que compte le marché d'assurance-crédit. Le Maroc a plus que jamais besoin de promouvoir ces exportations. Avec les 70 % destinés à un marché européen saturé, à une Asie dominée par la Chine et face aux difficultés de faire du volume sur l'Amérique, seule l'Afrique représente un marché alternatif réel. Dans cette optique et afin de lutter contre le déficit de la balance commerciale en promouvant les exportations marocaines, l'Etat avait mis en place, dès 2010, un dispositif d'assurance baptisé APC pour Assurance-crédit Publique Complémentaire. Profitant dans un premier temps à la Société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX), signataire d'une convention en début 2010, c'est au tour du groupe d'assurance-crédit Euler Hermes ACMAR, d'en décrocher une. Une première convention pour la mise en place de la garantie a été signée entre l'Etat, représenté par le ministère des Finances et celui du Commerce extérieur d'un côté, et la Société Centrale de Réassurance (SCR), en décembre 2010. La signature de la convention entre la SCR et les deux compagnies d'assurance – la SMAEX en renouvellement-, a quant à elle, intervenue en juin dernier. Garantie double En vertu de ces conventions, l'Etat accorde à l'assuré une couverture additionnelle pour la couverture d'une créance impayée par un acheteur étranger dans les mêmes conditions que celles du contrat d'assurance crédit de base. «L'avantage de ce mécanisme pour l'assuré, explique Youssef Douieb, directeur général adjoint à Euler Hermes, est que celui-ci a accès à une couverture pour laquelle il verse une prime moins chère que la prime demandée sur le marché pour un risque pareil». Ainsi, à titre d'exemple, pour une demande de couverture d'un million de DH, si l'assureur n'octroie qu'une garantie de 400 000 DH, soit une couverture de 40 % du montant engagé, l'assuré peut demander de souscrire à une garantie APC en complément . Celle-ci lui accordera une couverture supplémentaire du même montant que la garantie initiale, portant ainsi son taux de couverture à 80%, pour un montant de prime qui double, alors que sur le marché il est équivalent, pour le même niveau de couverture, au quadruple ou plus de la prime initiale. La garantie APC n'étant pas systématique, elle peut être aussi demandée dans le cas où l'assureur réduit la garantie, en raison d'une constatation de la montée du risque encouru par l'assuré. Ce mécanisme vient donc remplacer l'ancien dispositif, mis en place par l'Etat, qui permettait l'accès à l'assurance-crédit en subventionnant les primes versées par l'assuré. «En effet, ce premier partenariat qui date de 2009, a permis d'éduquer les entreprises exportatrices aux mécanismes de l'assurance-crédit, ainsi la demande a évolué vers le plafond de la garantie accordée en cas de sinistre», explique Jean Christophe Battle, directeur général d'Euler Hermes ACMAR. Mécanismes et conditions Par ailleurs, «la garantie APC n'est valable que trois mois et suit le sort de la garantie principale à la hausse comme à la baisse», explique Douieb. Avant d'ajouter qu'elle n'intervient que lorsque la garantie primaire est totalement épuisée. L'assuré qui n'a qu'un seul interlocuteur, la compagnie d'assurance, devra, pour pouvoir profiter de l'APC, être immatriculé au registre de commerce, en situation régulière vis-à-vis de l'administration fiscale et la CNSS et avoir déjà bénéficié d'un contrat d'assurance-crédit à l'export. Le dispositif mis en place en France depuis 2008 s'adresse essentiellement aux petites et moyennes entreprises, notamment celles confrontées aux difficultés d'accès à l'assurance-crédit. Au Maroc, les autorités ambitionnent d'en faire un moyen de hisser les exportations marocaines. Un défi qui s'avère de taille si les pronostics pessimistes des analystes, sur l'évolution économique mondiale dans les deux années qui viennent, se réalisent.