Le Prix littéraire de la Mamounia 2011 a été décerné au livre Le dernier combat du captain Ni'mat, de Mohamed Leftah et interdit de vente au Maroc. La remise des prix a eu lieu samedi à Marrakech. Le Soir échos y était. Le dernier combat du captain Ni'mat, de Mohammed Leftah – décédé au Caire en 2008 –, a remporté le Prix de la Mamounia 2011. C'est dans ce palace de Marrakech, réouvert il y a deux ans après de longs travaux de rénovation, que s'est déroulée la cérémonie de remise de ce prix littéraire dans sa deuxième édition. C'était le samedi 1er octobre, en présence de plusieurs personnalités politiques et du monde culturel, aussi bien de la France que du Maroc. Jacques Lang, l'ex-ministre français de la Culture français et l'actuel ministre marocain de la Culture Bensalem Himmich étaient sur place. Une trentaine de journalistes français ont fait le déplacement pour découvrir le palmarès. En tout, dix œuvres étaient en lice. Des essais et des romans, soit un amalgame dans la sélection. La présidente du jury Christine Orban a reconnu cette faille et a promis davantage d'exigence lors des prochaines sélections. Autre dysfonctionnement : la présence dans le jury de Leïla Chaouni, éditrice du Drame linguistique marocain, en compétition. Bien qu'étant juge et partie, elle affirme que le fait qu'un de ses livres soit en lice cela n'influence, à aucun moment, le choix du jury. «Je suis là avant tout en tant que lectrice et non comme éditrice», a-t-elle répondu à l'une des remarques qui lui ont été faites lors de la conférence de l'annonce des prix. Programmée à midi, l'annonce du palmarès n'avait pas l'effet de surprise. Le suspense a été rompu par une fuite. Le nom du lauréat avait déja été publié, le jour même sur un portail Internet de magazine français. Le jury fut surpris de découvrir cette fuite, avant que Mahi Binebine en personne ne fasse son mea culpa. «C'est moi qui ai donné l'information à la journaliste. En réalité, cette dernière m'a assuré que l'article allait être publié le lundi, c'est-à-dire après l'annonce du prix. Je l'ai crue», a t-il confié devant toute l'assistance. Les délibérations ont eu lieu dans la soirée de jeudi dernier, et le jury a été unanime quant à la force de l'œuvre posthume de Mohamed Leftah, Le dernier combat du captain Ni'mat, aux Editions la Différence. Le prix d'une valeur de 200.000 dirhams et parviendra à sa fille, résidant actuellement en Guadeloupe. «Elle aurait aimée être là pour pouvoir assister à cette remise des prix. Mais elle était en plein déménagement et vous prie de l'excuser», a indiqué Didier Picquot, le directeur général de la Mamounia. Le dernier combat du captain Ni'mat, Mohamed Leftah, Editions la Différence, 2010 Shamablanca, Sonia Terrab, éditions Atlantica Séguier, 2011 Le Drame linguistique marocain, Fouad Laroui, éditions Zellige, 2011 La Mecque-Phuket, Safia Azzedine, éditions Léo-Scheer, 2010 Hasna ou le destin d'une femme, Maria Guessous, éditions La croisée des chemins, 2011 Kant et la petite robe rouge, Lamia Berrada-Berca, éditions La Cheminante, 2011 L'Encensoir, Omar Berrada, éditions La Croisée des chemins, 2011 Chroniques de quartier, Mohamed Diouri, éditions L'Harmattan, 2011 Des histoires de grands, Myriam Jebbor, éditions L'Harmattan, 2011 Mardochée, Kebir-Mustapha Ammi, éditions Gallimard, 2011