Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné à Rabat du 7 au 19 juillet 2011. Les conclusions de l'institution sur les systèmes financier et monétaire marocains redonnent plutôt confiance aux investisseurs. Enfin une bonne nouvelle qui devrait plaire aux autorités monétaires et financières et rassurer autant les investisseurs nationaux qu'internationaux. Le secteur financier marocain a connu un fort développement ces deux dernières années. C'est ce qui ressort clairement des conclusions préliminaires des consultations du Fonds monétaire international (FMI) de 2011 : «Soutenu par les dépôts des Marocains résidant à l'étranger et la constitution de réseaux bancaires en Afrique par les banques marocaines, le secteur bancaire a atteint une taille importante, dépassant 120 % du PIB. La politique de renforcement des fonds propres de base a porté ses fruits», expliquent les analystes du FMI. En effet, le ratio de solvabilité du système s'est établi à 12,3 % à fin 2010, en augmentation par rapport à 11,8 % en 2009, et les créances douteuses ont continué leur tendance à la baisse passant de 6,1 % du total des crédits en 2008 à 4,8 % en 2010. Cependant, la qualité du crédit semble avoir connu une légère détérioration depuis 2009 comme le suggère l'augmentation du coût du risque. Selon, la mission du Fonds monétaire international qui a séjourné à Rabat du 7 au 19 juillet, le renforcement des fonds propres de base sera poursuivi, en particulier pour les établissements qui n'ont pas atteint le seuil de 9 % des risques ciblé par BAM. De son côté, l'analyse de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib a obtenu des résultats très satisfaisants. Celle-ci a maintenu le taux d'inflation en ligne avec les objectifs de la banque. En effet, «la gestion efficace de la liquidité par BAM a permis de maintenir le taux d'intérêt au jour le jour proche du taux de référence à 3,25 % depuis mars 2009», renchérissent les analystes du FMI. D'un autre côté, en baissant le taux de la réserve obligatoire de 16,5 à 6 % depuis 2008 et en retirant les comptes sur carnets de l'assiette de la réserve obligatoire en avril 2011, «la banque centrale a libéré 4,6 milliards de dirhams pour les banques», estiment les membres de la mission. De plus, la non-répercussion de la hausse des prix internationaux de certaines matières premières a aussi contribué à préserver la stabilité des prix. «Le secteur bancaire a atteint une taille importante, dépassant 120 % du PIB». Rapport de la mission du FMI. Publiées vendredi par Bank Al-Maghrib, ces conclusions indiquent également que les autorités monétaires disposent des moyens et des capacités nécessaires pour le passage à un régime formel de ciblage de l'inflation et de taux de change plus flexible. Concernant ce dernier point, les autorités considèrent que cette transition serait nécessaire pour assurer le soutien des finances publiques et maintenir la stabilité financière, ainsi que des marchés interbancaires en monnaie locale et devises plus actifs. La mission considère également qu'à court terme, le développement du marché des changes serait aidé par l'élargissement du «spread» de la banque centrale de 0,6 % à au moins 2%. Ce qui encouragerait le développement des transactions de change entre banques. Mais tout n'est pas rose pour autant. Malgré la dépréciation du taux du change effectif réel d'environ 4 % en 2010, la mission estime que l'évolution du solde du compte courant depuis 2007 pourrait signaler une certaine érosion de la compétitivité extérieure de l'économie marocaine. Un régime de taux de change flexible et la poursuite de réformes structurelles contribueraient à soutenir la compétitivité et donner plus de marges de manœuvre à la politique économique.