Israël connaît depuis une quinzaine de jours des mouvements de contestation qui s'étendent à toutes les parties du pays. Les contestataires réclament plus de « justice sociale » et veulent un changement dans la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Alors qu'on croyait que l'Etat hébreu avait échappé belle à l'onde de choc des mouvements de contestation en cours dans le monde arabe, près de 250 000 Israéliens ont manifesté ce week-end dans les principales villes du pays pour réclamer «plus de justice sociale». Lundi encore, environ 150 000 employés municipaux ont observé une journée de grève. « Les mairies sont fermées au public. Et si le gouvernement ne fait rien, nous n'excluons pas la possibilité d'autres actions de soutien dans les prochains jours », a prévenu Shlomo BuhBut, le président de l'Union des autorités locales. Un appel à une nouvelle grève de vingt quatre heures a par ailleurs été lancé par les internautes via le réseau social Facebook le 1er août. Pour calmer la colère des Israéliens, le président de l'Etat hébreu, Shimon Peres, a accueilli lundi dans sa résidence officielle les leaders de la contestation. Devant les cameras qui retransmettaient cette rencontre, le chef de l'Etat a appelé les contestataires à «négocier avec le gouvernement» assurant, qu'il était prêt à jouer les médiateurs dans le conflit. Mais ce geste du lauréat du prix Nobel de la paix 1994 ne semble pas combler les attentes des jeunes qui ont maintenu leur volonté de continuer les manifestations dans les limites de la loi. Ces jeunes, qui campent désormais sur les places publiques des principales villes comme Tel Aviv et Jérusalem, dénoncent notamment la cherté de la vie et la politique du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Et les promesses du Premier ministre sont également loin d'être satisfaisantes. Au lendemain de la grande mobilisation du week-end, Benjamin Netanyahou avait en effet annoncé la constitution d'une équipe interministérielle chargée de présenter un plan de « sortie de crise ». La proposition a été immédiatement rejetée par les contestataires qui dénoncent une manipulation. « Il s'agit d'une manœuvre manipulatrice de la part du Premier ministre. Nous descendons dans la rue pour exiger un changement de système alors que lui se contente de former une commission en cherchant ainsi à fuir ses responsabilités », a déclaré Daphne Leef, une des organisatrices du mouvement. Selon un sondage, plus de 90% des Israéliens soutiendraient le mouvement.