L'Intérieur poursuit sa série de rencontres avec les formations. Celle de mercredi dernier a été consacrée à une révision du pré-projet de loi sur les partis. Le quota des femmes a subi les aléas des contingences politiciennes. La réunion du mercredi entre l'Intérieur et les partis n'a pas débouché sur du concret. Fixer la date des législatives anticipées a été, encore une fois, repoussé à plus tard. Le très attendu Code des élections n'a pas été abordé lors de ce rendez-vous ; en revanche, le département de Taib Cherkaoui a promis d'adresser, dans l'après-midi du jeudi ou vendredi, des copies écrites des lois électorales aux formations et de la nouvelle loi organique du Parlement. «Des documents qui seront examinés, pendant toute une semaine, par les partis pour ensuite se réunir avec le ministère de l'Intérieur pour la présentation de leurs réponses», assure une source partisane ayant assisté à la rencontre de mercredi. La réunion a été consacrée, par défaut, à l'avant-projet de loi sur les partis qui a fait l'objet d'une discussion entre les intervenants. Suite aux observations émises par les formations, le ministère de l'Intérieur a revu certaines propositions figurant dans son texte initial. Il s'agit notamment de l'article 26 qui accordait aux femmes le tiers des sièges dans les instances dirigeantes des partis, «au minimum». Le texte précisait par ailleurs que ce n'était nullement une fin en soi, mai juste un premier pas vers « la réalisation progressive du principe de l'équité entre les femmes et les hommes». Jugée «trop» avancée et présentant bien des risques sur l'avenir politique de certains cadres (hommes), la teneur de cet article a été profondément modifiée. Dans la mouture lue, l'après-midi du mercredi par Saâd Hassar, la proposition du «tiers » aux femmes passe désormais à la trappe au profit d'un appel timoré aux directions « d'encourager la représentativité féminine au sein des instances dirigeantes des partis ». Rien de plus. Une modification qui, apparemment, a eu une adhésion quasi totale des participants, à l'exception d'un secrétaire général d'un parti qui, dans son intervention, a défendu le quota accordé aux femmes en tant que moyen idoine et progressif, d'arriver à l'établissement d'une réelle équité entre les hommes et les femmes . La proposition du «tiers» aux femmes passe à la trappe au profit d'un appel timoré aux directions « d'encourager la représentativité féminine au sein des instances dirigeantes des partis». Les subventions de l'Etat aux partis ont été également au centre des discussions de la réunion du mercredi. La proposition des sommes forfaitaires à part égale à toutes les formations, telle que figurant dans l'article 23, a été maintenue malgré une vive opposition de l'USFP. Le parti de la Rose estime qu'elle va encourager la création de nouvelles enseignes politiques juste pour profiter de cette largesse de l'Etat. En revanche, le financement des unions des partis a été rejeté sous prétexte qu'il n'a pas eu droit de cité dans la Constitution. L'article 7 de la nouvelle Loi fondamentale évoque uniquement des partis et non pas les unions. Partant, la proposition portant sur le financement des activités nationales et internationales des partis a été également rejetée par le ministère de l'Intérieur. Au cours de la réunion de mercredi après-midi présidé par Saâd Hassar, des formations ont profité de l'occasion pour tirer à boulets rouges sur le « chantage » qu'exerceraient certains partis sur l'Etat, allusion faite au PJD. La pression des islamistes a eu raison de plusieurs propositions d'articles modernistes dans la première mouture de la Constitution.