En vertu du projet de loi sur la révision des listes électorales, ce sont les magistrats qui vont présider les commissions de révision des listes au lieu des présidents des communes. Les réunions entre les partis politiques et le ministère de l'intérieur au sujet des préparatifs des prochaines élections se poursuivent. Lors de réunions tenues vendredi 5 et samedi 6 août, le ministre de l'intérieur, Taib Cherkaoui, a remis aux formations politiques un projet de loi sur la révision des listes électorales. Selon des dirigeants des partis ayant assisté à ces réunions, ce projet de loi apporte une nouveauté majeure. Désormais, en vertu de ce nouveau texte, ce sont les magistrats qui vont présider les commissions de révision des listes au lieu des présidents des communes. Selon Mohamed Abied, secrétaire général de l'Union constitutionnelle, environ 1800 magistrats seront chargés d'accomplir cette tâche en prévision des prochaines élections prévues en octobre. Aussi, le projet de loi en question prévoit la mise en place d'une Commission nationale chargée d'assurer la coordination de l'opération de révision au niveau national. Cette Commission sera présidée par un magistrat et sera composée de représentants des partis politiques et des experts. Ainsi, il s'agit de la première fois où la justice chapeaute l'opération de mise à jour et de renouvellement des listes. «La mise en place de listes propres et exemptes de tout soupçon constitue la première étape pour tenir des élections législatives honnêtes et transparentes et qui s'inscrivent dans l'esprit des dispositions avant-gardistes de la nouvelle Constitution», explique M. Abied. Selon la même source, la question de personnes qui n'ont pas encore de cartes d'identité nationale (CIN) a été à l'ordre du jour du débat lors de ces réunions. L'accent a été mis, dans ce sens, sur la nécessité d'inciter ces personnes à obtenir leurs CIN avant la date des élections. La question du timing des élections législatives a été, également, abordée lors de ces réunions bien que le ministère de l'intérieur n'a pas encore donné une date précise. Selon Thami Khiari, secrétaire général du Front des forces démocratiques (FFD), tout le monde s'est mis d'accord lors de la réunion avec M. Cherkaoui sur la nécessité de tenir ces élections dans les plus brefs délais, notamment au mois d'octobre prochain. Selon des observateurs de la scène politique, la date précise des élections ne sera annoncée qu'une fois les lois relatives à l'opération électorale seraient examinées par les commissions parlementaires et adoptées lors d'une session extraordinaire du Parlement. Par ailleurs, une source qui a souhaité garder l'anonymat a souligné, en outre, que la question des walis et gouverneurs soupçonnés d'intervenir dans les résultats des élections de 2007 et de 2009 a été abordée par certains intervenants lors de la réunion avec le ministre de l'intérieur. Ceci dit, les partis politiques et le ministre de l'intérieur ont continué d'examiner lors des réunions de vendredi et samedi les dispositions du projet de loi organique sur les partis politiques, le projet de loi organique sur les élections et le projet de loi organique sur la Chambre des représentants. A noter que certains partis politiques n'ont pas encore rendu leurs copies contenant leurs observations et propositions au sujet du projet de loi sur la première Chambre. Une réunion est prévue au milieu de cette semaine entre les partis et l'Intérieur pour poursuivre l'examen des lois électorales.