Il suffit de faire un tour au marché pour s'enquérir de la hausse déjà enregistrée de certains produits alimentaires. Le ministère des Affaires économiques et générales, lui, est aux abonnés absents. A la veille de chaque mois de ramadan, le ministère des Affaires économiques et générales publie un communiqué informant l'opinion publique sur le niveau des prix à la consommation ainsi que l'état d'approvisionnement en produits de grande consommation lors du mois sacré. Mais tel ne fut pas le cas cette année. Contacté par le Soir échos, le département de Nizar Baraka est resté injoignable.Il semble que c'est la période des congés. Néanmoins, il suffit de faire un tour sur le marché pour s'enquérir de la réalité des choses. Ainsi, le panier de la ménagère coûtera plus cher à l'occasion de ce mois. Déjà les prix des certains produits de consommation de base ont flambé. L'exemple des légumineuses est assez parlant, pour ne citer que le cas du pois chiche. D'après ce commerçant de détail, les prix pratiqués par les grossistes évoluent dans une fourchette allant de 15 dirhams le kilogramme (qualité médiocre) à 25 dirhams (qualité meilleure) contre un intervalle variant entre 9 et 15 dirhams, il y a quelques semaines. Les lentilles ne sont pas en reste. Toujours selon ce professionnel, ces légumes secs comestibles à grande échelle, en raison de leur qualité nutritionnelle mais aussi de leur grande utilisation dans la préparation de la soupe traditionnelle marocaine (harira), recette phare de notre patrimoine culinaire, se sont inscrits sur la même courbe ascendante. Les prix de gros varient suivant la qualité entre 10 et 15 dirhams le kilogramme. Cette tendance haussière est le résultat bien sûr de la loi de l'offre et de la demande. L'effet purement spéculatif n'est pas à écarter. Fait marquant, les prix de l'huile de table n'ont pas pu, eux non plus, résister à cette fièvre saisonnière des hausses. En effet, le prix du litre d'une marque de renommée nationale vient d'augmenter, grimpant ainsi de 14 à 15 dirhams. De quoi jeter de l'huile sur le feu d'un été qui s'annonce chaud (printemps arabe). C'est, faut-il le souligner, la quatrième ou la cinquième hausse consécutive intervenue en une seule année. Sans parler de la récente recrudescence des prix de la farine. Selon le Haut commissariat au plan (HCP), le renchérissement des prix à la consommation, notamment de certains produits alimentaires, au cours du mois sacré est tout à fait logique. Ce comportement du marché est dû à la loi de l'offre et de la demande bien sûr. « Cet effet ramadan pourrait varier entre 0,3 et 0,5 % du niveau de l'indice des produits alimentaires. Les produits les plus touchés sont les fruits et les légumes frais, les produits frais, en particulier ceux des poissons et des viandes ainsi que les produits laitiers et les œufs », est-il expliqué. Pour plus de détails, les résultats d'une étude à l'interne réalisée par le département de Lahlimi en 2008 laisse dégager que la hausse enregistrée dans les fruits frais variait généralement entre 10 et 15% contre 3 à 5% pour le groupe des légumes frais, poissons, œufs et produits laitiers. S'agissant du reste, à l'exemple des viandes et produits sucrés, la montée des prix ne dépassait guère le 1%. En définitive, l'inflation alimentaire courant du mois de ramadan de cette année pourrait être à l'origine de 0,3 à 0,6 point, de la variation annuelle de l'IPC. Et ce en raison de la concomitance du mois sacré et de la période estivale. La rentrée des ressortissants marocains à l'étranger à leur pays d'origine n'est pas en reste. Par ailleurs, les dépenses des consommateurs marocains enregistrent une hausse significative durant cette période. Il faut noter enfin qu'aucune étude portant sur la dépense moyenne des ménages durant le mois de ramadan n'a été effectuée jusqu'à' à présent. - Les dépenses alimentaires s'accaparent 43% du budget global des ménages. - Les viandes occupent la première place dans la dépense alimentaire des ménages avec une part de 25%. - La dépense annuelle par personne consacrée aux viandes s'élève à 1 140 DH. - Le Marocain consomme moins de 55 litres de lait, 11,7 kg de viandes rouges et 117 œufs par an. - La consommation de poisson ne dépasse pas les 8,5 kg/personne/an.