L'ONU a délivré dimanche sa première tranche d'aide humanitaire à la Somalie qui subit depuis plusieurs mois les conséquences d'une sécheresse sans précédent. Face à la sécheresse accrue qui fait planer le risque d'une famine sans précédent dans la Corne de l'Afrique, l'ONU a lancé dimanche la première étape de l'aide internationale destinée à cette région du continent. C'est notamment la Somalie qui est la plus touchée par cette vague de sécheresse. Cinq tonnes d'aides et de médicaments ont été acheminées et distribuées dans les régions concernées, en particulier le sud et le centre, sous contrôle des rebelles Shabab. «Cela a été un succès et il s'agit d'une première étape pour fournir, par voie aérienne, l'aide nécessaire en Somalie. Il s'agit de la première opération du genre en deux ans», a déclaré Iman Morooka, la porte-parole de l'UNICEF. «Les Shabab ont donné leur accord et ont autorisé l'accès sans problème», a-t-elle précisé. La Somalie est touchée par la malnutrition depuis plusieurs années et à cela s'ajoute la catastrophe humanitaire actuelle. De nombreux décès ont déjà été enregistrés dont notamment des enfants. Selon Anthony Lake, le directeur exécutif de l'Unicef, «la Corne de l'Afrique fait face à une sévère crise humanitaire et cela pourrait se détériorer dans les six mois à venir». «Ce que nous voyons dans cette région est une véritable tempête», a-t-il ajouté avant d'appeler la communauté internationale à multiplier les actions d'aides humanitaires en faveur de la Somalie. C'est dans ce sillage que le Royaume-Uni a annoncé une aide de 50 millions de livres en faveur de la Somalie. «Cet argent aidera à fournir une assistance d'urgence à plus d'un million de personnes au Kenya, en Somalie et Ethiopie», selon le gouvernement britannique. «J'exhorte ceux qui sont encore en train de réfléchir à leur contribution à agir sans délai», a déclaré David Cameron, le chef du gouvernement. Au total, plus de dix millions de personnes ont besoin d'aide dans la région. D'après l'ONU, six autres lots d'aides humanitaires sont attendus dans les deux prochaines semaines. Le PAM (Programme alimentaire mondial) qui a été contraint par les rebelles de quitter la Somalie en 2009, envisage un retour compte tenu de la situation. «Nous travaillons avec le coordonnateur humanitaire des Nations-Unies pour étudier les possibilités de revenir si les conditions le permettent et si toutes les autorisations de l'ONU sont données en matière de sécurité», a précisé l'institution dans un communiqué de presse.