Coupe du trône de basketball : Le FUS Rabat sacré champion aux dépens de l'AS Salé    Melenchon reafirma su postura sobre el Sáhara Occidental alineándose con la ONU    The Sahara issue featured prominently in discussions between Morocco and Russia    Mélenchon backtracks on Western Sahara, distances himself from Macron    Jazzablanca day two : Seu Jorge grooves, Kool & The Gang celebrates    Jour deux de Jazzablanca : Seu Jorge fait groover, Kool & The Gang célèbre    Le dirham marocain s'étend en Afrique de l'Ouest et au Sahel comme alternative monétaire au franc CFA    Le Trésor place 4,4 MMDH d'excédents de trésorerie    Journée internationale des coopératives : L'INDH, un exemple de l'engagement en faveur des coopératives    Ryanair s'explique après une fausse alerte incendie    La Malaisie impose des droits anti-dumping sur l'acier chinois, coréen et vietnamien    Japon: nouveau séisme de magnitude 5,4 frappe au large des îles Tokara    Des cargaisons de gazole russe transitent par le Maroc vers l'Espagne malgré les sanctions européennes, des négociants mise en cause    Le Maroc et l'Equateur partagent les mêmes aspirations de souveraineté, d'intégration et de dialogue structuré    CAN féminine: Voici la composition l'équipe nationale du Maroc    Billetterie sportive : La Sonarges s'engage à garantir un accès transparent, équitable et non discriminatoire    Vie partisane. L'Istiqlal s'insurge contre les démagogues    Entretiens maroco–équatoriens sur les perspectives de coopération commerciale et industrielle    Togo: Des partis d'opposition réclament le report des élections municipales    Un appel humanitaire lancé pour sauver Aya, une étudiante hospitalisée à Paris    Le Roi Mohammed VI félicite le président Neves à l'occasion de la fête nationale du Cap-Vert    Tanger : Mise en place d'un nouveau système de stationnement des véhicules    Détails révélateurs : une découverte génétique relie les anciens Egyptiens au Maroc...    Jazzablanca 2025 : Seu Jorge ou quand la fièvre de la Samba moderne s'empare de Casablanca    Jazzablanca 2025 : Seal, Hindi Zahra et El Comité embrasent la scène d'ouverture    CAF / Le Comex en réunion à Rabat sous la présidence de Patrice Motsepe    Transition énergétique : Face aux canicules, faut-il repenser la climatisation ? [INTEGRAL]    Asile au Maroc : Malgré la conformité aux normes internationales, la stagnation perdure    CDM Clubs 25 : Un exploit majuscule du PSG !    Mercato : le Marocain Chemsdine Talbi tout proche de Sunderland    TGCC lance une ambitieuse opération d'augmentation de capital    Ferhat Mehenni lance une pétition internationale pour dénoncer la répression de la liberté d'opinion et l'arrestation des militants politiques en Kabylie    Rabat et Shanghai : Renforcement des liens maroco-chinois à travers les arts martiaux    Le Maroc et l'Equateur inaugurent une nouvelle ère de coopération stratégique avec l'ouverture de l'ambassade équatorienne à Rabat et la signature d'accords de partenariat global    Les températures attendues ce samedi 5 juillet 2025    Les pays de l'Opep+ augmenteront leur production en août    Le Maroc réélu au Conseil de la FAO    Revue de presse de ce samedi 5 juillet 2025    Mondial des clubs: Résultats des quarts de finale    Le temps qu'il fera ce samedi 5 juillet 2025    Billetterie sportive : La Sonarges s'engage à garantir un accès transparent, équitable et non discriminatoire    Après la visite d'un député LFI à Alger, Mélenchon s'exprime sur le Sahara    La question du Sahara au menu d'entretiens entre le Maroc et la Russie    Jazzablanca s'ouvre en beauté avec Seal, Hindi Zahra et l'effervescence du village    Alerte canicule. Chergui et fortes rafales de vent avec chasse-sables, samedi et dimanche    «ImagineTaVille » : La Fondation Attijariwafa bank dévoile les lauréats de la 2ème édition    L'ambassade et les consulats généraux du Maroc en France rendent hommage aux pionniers de l'immigration marocaine    Fondation Mohammed V : 13 nouveaux centres au service de la cohésion sociale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un livre fait danser la mémoire d'Héliopolis, banlieue du Caire
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 07 - 2011

Pour qui ne connaît de l'Egypte que ses cinéastes, ses chanteurs et ses poètes et romanciers, ainsi que les photographes qui depuis longtemps en ont célébré les vertus et beautés à travers des personnages graves, joyeux ou méditatifs et des sites et monuments dont la grandeur vous impressionne autant que s'il s'agissait d'une expression lisible de l'âme d'une nation, tout nouvel ouvrage soigneusement rédigé et joliment illustré est l'occasion de retrouvailles avec un peuple que l'on aime depuis les premières informations acquises, dans l'enfance, sur une prodigieuse histoire.
Aussi est-ce avec une sorte de jubilation que j'ai découvert le bel album intitulé Mémoires héliopolitaines, conçu et réalisé par le Centre français de culture et de coopération de l'ambassade de France en République arabe d'Egypte avec la collaboration du journaliste et romancier Robert Solé, de la romancière May Telmissany auteure précisément d'Héliopolis (Actes Sud, 2003) et Mercedes Volait.
En vérité, les contributions à Mémoires Héliopolitaines (Ed. Al Ahram Establishment, 2005) ne sont pas toutes inédites et nées de la célébration du centenaire de ce quartier du Caire dont Panaït Istrati se disait émerveillé dans Le pêcheur d'éponges (Gallimard) : «Du sol aride, du désert sablonneux, une ville entièrement neuve avait surgi. Une ville avec des maisons, avec des palais, pleine de vastes établissements en pierres de taille et en béton armé. (…) Des embryons de jardins, des arbustes nourris au biberon luttaient vaillamment contre le soleil tropical, se contentaient d'une poignée de terre noire nichée dans le sable et buvaient avidement l'on qu'on leur versait continuellement, comme sur un indomptable brasier».
Solé raconte dans son roman Le Tarbouche (Seuil, 1992) : «Je veux bâtir une ville ici, lança l'industriel belge avec une détermination qui frappa son interlocuteur. Elle s'appellera Héliopolis, la ville du soleil. (…) En 1905, Empain acheta au gouvernement six mille feddans de désert sur ce plateau aride. On le traita de fou. Qui irait s'exiler à dix kilomètres au nord-est du Caire (…) ? Suffirait-il d'un train électrique, devant relier Héliopolis à la capitale, pour attirer les foules ?».
Un descendant du baron Empain a bien involontairement défrayé la chronique, il y a quelques années, en étant enlevé par des gangsters qui le martyrisèrent. Son endurance dans l'épreuve qui fut la sienne trouve-t-elle sa source dans la pensée qu'il avait de revoir Héliopolis lorsque son calvaire s'achèverait enfin ?
Héliopolis nous est contée dans Mémoires héliopolitaines comme une ville née du tramway. Le charme de l'ouvrage est de consister en un ensemble très riche de témoignages. Par exemple, celui du romancier Sonallah Ibrahim : «En 1964, je vivais à Héliopolis et travaillais dans une librairie de Zamalek. Mes déplacements s'effectuaient en «métro». Durant la pause, entre 13h30 et 16h30, j'avais le temps de rentrer chez moi déjeuner et me reposer un peu. Avec la circulation, c'est impensable aujourd'hui !».
On voit comment Mémoires héliopolitaines nous invite à réfléchir au destin-foule des grandes métropoles. Songeons à cet architecte dont la fille Leïla Khoury raconte comment, dans les années 50, «il aimait travailler par ensemble de trois immeubles, un peu comme s'il écrivait des trilogies. Moi, je l'accompagnais sur ses chantiers, les ouvriers me connaissaient et chantonnais un air connu sur mon passage : «Leïla, Leïla»…».
Miroir d'une société cosmopolite, telle se voulut Héliopolis dont Yasmine Barsoum nous invite à retenir ceci : «Je fréquente la basilique pour assister à la messe (…) et j'aime bien écouter les cantiques en français chantés par la chorale «Prière vivante» de Rafiq Attallah…».
Moïse Rahmani, quant à lui, se souvient : «Aux vœux de Rosh Hashana, répondaient ceux de Noël et du Ramadan, toujours ponctués par un délicieux «Kol sana wa enta tayeb».
Dans son roman Les années de Zeth (Actes Sud, 1993), Sonallah Ibrahim évoque l'Amphitryon, «vieux café, qui avait conservé son style et sa vaste estrade (…), avait été égyptianisé au moyen d'une machine à émettre si puissante…».
Eh bien émettons le vœu que les élèves du lycée Ahmed Chawki à Casablanca apprennent ces vers du «Prince des poètes», célébrant l'Héliopolis de sa jeunesse : «Ô voisine de la vallée, je m'enchante à me remémorer tes souvenirs qui s'apparentent à des rêves. / Cette passion demeure dans ma mémoire, mes impressions et mes souvenirs invitent l'écho des années enfuies.»
Mais les lycéens apprécieraient surtout cet aveu du romancier Sonallah Ibrahim évoquant des espaces de patinages aménagés par les propriétaires du cinéma l'Oasis : «J'étais fasciné : sur la piste blanche, la vitesse faisait danser les courtes jambes des jeunes filles».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.