Hier, l'Office des changes a organisé, en partenariat avec la Chambre de commerce britannique au Maroc, une table ronde avec les entreprises marocaines. Lors de cette rencontre, Jaouad Hamri, DG de l'Office, a exposé les principales mesures d'assouplissement et de libéralisation des changes au Maroc. Le gouvernement s'apprête à mettre en place de nouvelles mesures en matière d'assouplissement et de libéralisation de la réglementation des changes. Ces mesures qui couvrent l'ensemble des intervenants et opérateurs, physiques et moraux, vont permettre de disposer des outils nécessaires pour faire face à la concurrence dans un marché international soumis aux règles de la mondialisation. Il s'agit également de permettre aux citoyens marocains d'accéder librement aux devises auprès des banques pour satisfaire leurs besoins, que se soit en termes de voyages touristiques, soins médicaux à l'étranger, commerce électronique… Pour les opérateurs économiques, notamment les entreprises, les nouvelles mesures stipulent, entre autres, que le montant des investissements marocains à l'étranger, non soumis à l'accord préalable de l'Office des changes, augmentera de 30 millions DH à 100 millions DH par an pour les investissements en Afrique. Et à 50 millions DH pour les investissements dans les autres continents. En effet, l'Afrique est aujourd'hui une destination privilégiée pour les entreprises marocaines en raison des potentialités de croissance que recèle le continent. Par chiffres, la part des investissements réalisés dans les pays africains, par rapport à l'ensemble des investissements marocains à l'étranger est de 61,8% en 2009 contre 36,% en 2008. De leur part, les exportateurs de biens et ou de services ont bénéficié de certaines mesures qui leurs permettront de gérer de manière dynamique et optimale leur trésorerie-devises pour se prémunir contre les risques de changes et comprimer les frais liés aux transactions avec l'étranger. Désormais, les exportateurs seront habilités à créditer leurs comptes en devises et en dirham convertibles de 70% des recettes d'exportation au lieu de 50% actuellement. Ils sont également autorisés à effectuer des opérations d'arbitrage devise contre devise et les disponibilités de leurs comptes peuvent être rémunérées par les banques. Autre apport important. En 2003, l'Office des changes avait autorisé les sociétés exportatrices de produits du textile et habillement à octroyer des réductions de prix ne dépassant pas 3% du montant facturé à l'exportation. Aujourd'hui, cette mesure est généralisée sur l'ensemble des exportateurs et le plafond sera relevé de 5% du montant facturé. Ce qui permettra aux entreprises de faire face à certaines dépenses liées au retard de livraison, frais de valorisation d'emballage, prix des articles défectueux…. toutefois, les réductions accordées doivent être justifiées via des documents appropriés, lesquels documents doivent être tenus à la disposition de l'Office pour tout contrôle ultérieur. Désormais, et dans le cadre de l'approfondissement et la consolidation de l'ouverture du compte social, les salariés marocains de firmes multinationales seront traités au même pied d'égalité que leurs collègues étrangers! En effet, la participation des salariés marocains au capital des firmes multinationales peut atteindre 10% du salaire net annuel. Elle leur permettra de bénéficier eux aussi du fruit de la croissance des ces entreprises. Quant aux MRE, le relèvement du montant cédé au système bancaire passera de 40 à 50% et le plafond du montant transférable dans ce cadre sera porté de 50 000 à 100 00 DH. Finalement, étant l'un des transferts les plus compliqués en termes de procédures, les nouvelles mesures devront enfin apporter un assouplissement au titre des soins médicaux. En effet, pour permettre aux citoyens devant se rendre à l'étranger pour des soins médicaux, le processus de simplification et assouplissement des formalités a prévu une levée de l'obligation d'homologation préalable par le ministère de la Santé des certificats médicaux à la banque pour l'exécution des transferts. Ainsi afin de répondre au besoin urgent et d'alléger les souffrances des patients et de leur famille, «les intermédiaires agréés seront habilités à servir l'allocation en faveur de l'intéressé sur simple présentation d'un certificat établi par un médecin dûment inscrit à l'Ordre des médecins du Maroc et à effectuer un transfert au profit des établissements hospitaliers étrangers sur présentation de tout document approprié : devis, facture, note de frais…», indique le communiqué de l'Office.