Les grandes lignes de la nouvelle réforme de l'urbanisme commercial ont été présentées hier à Rabat. Objectif : un développement harmonieux du commerce. Mettre de l'ordre dans l'anarchie que vit le secteur du commerce et de la distribution, tel est l'objet du nouveau projet de réforme de l'urbanisme commercial concocté conjointement par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies et le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace. « Il n'y a pas de solutions miracle ou radicales, du moins sur le court ou moyen terme pour les contraintes de ce secteur. Le schéma d'urbanisme commercial actuel a montré ses limites. Et il est temps de mettre un terme à la non-différenciation qui existe entre le logement dédié à l'habitat et celui au commerce », affirme Ahmed Réda Chami à Rabat lors d'une conférence de presse pour présenter l'ossature de cette réforme. En un mot, la non-planification du commerce et le déséquilibre flagrant de l'offre sur le territoire sont les principaux ressorts qui animent ce dispositif. Toujours est-il que l'informel bat son plein dans ce secteur qui assure 11% du PIB national et emploie près de 2 millions de personnes. Resserrer l'étau en amont en termes de législation et d'octroi d'autorisations ne semble pas ainsi être une mince affaire. D'autant plus que les possibilités de l'économie nationale de créer de l'emploi sont limitées. Il est aussi question des critères adoptés pour l'implantation du commerce. C'est le cas par exemple des grandes surfaces qui s'installent en plein cœur de bon nombre de villes. Avec tous les effets dévastateurs – qui l'accompagnent – sur les centres commerciaux en place qui se voient obligés d'être évincés du périmètre choisi. Ahmed Taoufiq Hjira assure pour sa part que cette nouvelle réforme vise à autoriser les projets commerciaux sur des bases plus rationnelles et plus techniques au lieu de celles urbanistiques, consensuelles ou encore opportunistes pratiquées auparavant. A noter que la réforme en cours puise ses fondements dans un modèle d'urbanisme flexible. Ainsi, il sera procédé à la création d'un outil de gouvernance, à savoir le Comité régional du commerce. Ce dernier aura pour mission de planifier le développement du commerce, de réaliser le schéma régional de développement du commerce ainsi que de constituer l'Observatoire régional du commerce. Cet organe de gestion sera épaulé par trois outils d'aide à la décision que sont le schéma régional de développement du commerce, la Commission d'autorisation préalable des grands projets et, enfin, le plan d'aménagement, selon les deux départements. Mohamed Mounjid