L'Unesco et la Commission océanographique internationale (COI) ont organisé un séminaire international sur les conséquences du changement climatique sur le milieu marin et littoral méditerranéens, en marge de la Journée mondiale des océans, le 8 juin à Rabat. Faits marquants. Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des océans qui a lieu tous les 8 juin, l'Unesco et le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement ont organisé à l'hôtel Golden Tulip Farah de Rabat, un séminaire international sur « Le milieu marin et le littoral méditerranéens : changement climatique et activités humaines ont-ils des impacts accélérateurs ? ». L'objectif pour l'Unesco et la Commission océanographique internationale (COI) était d'accompagner, à travers cette rencontre, les Etats-membres dans le renforcement des politiques, stratégies et plans d'action concernant les effets du changement climatique et les activités humaines sur le milieu marin des pays riverains de la Méditerranée. Ce séminaire international a réuni un grand nombre d'experts nationaux et internationaux, impliqués dans les dynamiques liées à la gestion du milieu marin. Dans son allocution en prélude aux activités marquant l'ouverture de ce séminaire, le représentant de l'Unesco au Maghreb, Philippe Quéau, a évoqué les impacts du réchauffement planétaire sur le littoral de ces pays, dont le Maroc. « La région de l'Afrique du Nord apparaît comme l'une des régions les plus menacées par les changements de climat » ,a-t-il déclaré. Selon lui, en raison de sa situation avec l'Europe, le littoral méditerranéen attire beaucoup d'activités économiques qui influent sur l'environnement et accélèrent les risques liés au changement climatique. Philippe Quéau a également rappelé les richesses de la Méditerranée, cette mer fermée qui présente une faune et une flore très variées en espèces (7 % des espèces de faune et de flore marines connues dans le monde y sont concentrées). De l'avis du représentant de l'Unesco pour le Maghreb, si rien n'est fait, ces espèces disparaîtront d'ici quelques années. « L'Afrique du Nord apparaît comme l'une des régions les plus menacées par les changements de climat ». Philippe Quéau, représentant de l'Unesco au Maroc. Il n'a pas manqué d'évoquer les risques des échanges commerciaux, notamment liés à l'approvisionnement de l'Europe en énergie à partir des pays du Golfe et d'Afrique du Nord sur le bassin méditerranéen. De son côté, le représentant du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime a mis en évidence les conséquences du changement climatique sur l'agriculture et la pêche. Dans ce sens, Il a évoqué la disparition de certaines espèces de poissons de la Méditerranée. Selon lui, les pêche maritime est vraiment menacée par le réchauffement du climat. Et pour finir, il a fustigé les activités humaines qui engendrent et accélèrent la dégradation milieu marin et du littoral méditerranéens. Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération n'était pas en reste, son représentant, Mohamed Bentaja, a lui aussi rappelé toutes les conventions internationales signées et ratifiées par le Maroc en vue d'exposer aux experts internationaux présents, les efforts du royaume dans la sauvegarde de l'environnement. Ainsi, le Maroc a signé et ratifié une panoplie de conventions internationales concernant l'environnement, car selon lui « les pouvoirs publics s'attelllent à assurer un accompagnement des mesures visant à réduire les conséquences du changement climatique ». « Le Maroc est un bon élève comparativement à d'autres en matière d'environnement et de développement durable car il respecte ses engagements », a fait remarquer Mohamed Bentaja à l'assistance. D'après les statistiques du ministère des Affaires étrangères, le pays a signé pas moins de 1 143 accords multilatéraux et plus de 6 000 autres bilatéraux, dans le cadre de la lutte pour l'environnement et le développement durable. « Nous produisons peu de carbone, en vue d'apporter notre grain à la problématique du changement climatique »,a-t-il conclu. Après cette série d'allocutions et de présentations, ont succédé les ateliers des différents experts présents au séminaire. Le premier atelier sur le « changement climatique et la Méditerranée marocaine », a été animé par Karim Hilmi, un expert marocain, qui a présenté les conéquences des changements climatiques sur notre littoral méditerranéen. De son avis, non seulement l'environnement est menacé, mais aussi l'économie. Plusieurs autres ateliers ont ponctué la célébration de cette journée et à l'unanimité, les experts ont appelé à sauvegarder le milieu marin et le littoral de la Méditerranée, en réduisant les activités humaines ayant de forts impacts sur l'accélération de la dégradation de la faune et de la flore. Abdellatif Khatabi, expert et enseignant à l'Ecole nationale forestière d'ingénieurs (ENFI) Comment le Maroc peut surmonter les problèmes liés au changement climatique ? Le pays doit développer des capacités d'adaptation pour limiter les conséquences de ce fléau. Il faut également qu'il y ait une campagne de sensibilisation au climat, car les activités humaines sont également à la base des changements de climat que nous constatons. L'agriculture est menacée à cause de la diminution des précipitations et il est important de rationaliser l'eau et de prendre des mesures nécessaires concernant les forêts, car elles sont aussi en danger puisqu'il y a un risque d'incendie lié au réchauffement climatique. Quels problèmes engendre le changement climatique sur les milieux marin et littoral ? Il y a d'abord l'élévation des températures et de la mer qui affecte les nappes phréatiques et par conséquent l'agriculture. Il en résulte l'érosion côtière, l'immersion de terres cultivables, etc. Quel impact sur le Plan Maroc Vert ? Les impacts sont de plusieurs ordres. Il revient maintenant aux autorités d'adapter le plan aux réalités du terrain pour relever les défis. Il faut chercher à optimiser, en dotant les gens de moyens capables de les aider, à faire face aux conséquences du changement climatique. Roland Somani Amoussou