Staréo, filiale de Véolia, avait conclu en 2009 un contrat de quinze ans pour la gestion du transport urbain de Rabat, Salé, Skhirrat et Témara. Cette société au cœur de plusieurs scandales, affiche des pertes sèches de 20 à 25 millions DH par mois. La société Staréo, qui assurait la gestion du réseau d'autobus de Rabat, est en faillite. Les solutions avancées ne peuvent résoudre le problème du transport et restent en deçà des aspirations de la population des deux rives de Rabat-Salé. La gestion du secteur, les dysfonctionnements et le non respect du cahier des charges, tant au niveau de la qualité du service que de la mise en application des programmes, sont autant d'éléments pointés du doigt par les usagers qui se sont rabattus sur le transport clandestin, un phénomène qui se développe de plus en plus. Staréo, société affiliée à Veolia Environnement, qui avait conclu en février 2009 un contrat de quinze ans pour gérer le transport urbain à Rabat, Salé, Skhirrat et Témara, s'était engagée à mettre en circulation près de 550 nouveaux bus dans cette région. Mais plusieurs élus de Rabat avaient à maintes reprises déploré son non-respect du cahier des charges, dont le non-renouvellement du parc autobus et le non-règlement des problèmes du personnel. Le vice-président du Conseil de la ville de Rabat, Brahim Joummani, a indiqué que la situation actuelle du transport urbain était fort préoccupante et que seule la justice pourrait trancher dans la prochaine étape, «à cause des pertes financières de Staréo qui ont précipité sa faillite », selon ses propres termes. L'échec de cette société, a-t-il confié, « est essentiellement à l'origine de sa négligence de son personnel, dont elle a licencié un grand nombre et gardé certains, en contrepartie de salaires modestes ». En vertu du contrat conclu entre la société et les services de la wilaya et du ministère de l'Intérieur, Staréo s'est engagée à mettre en œuvre un important programme d'investissement en matière d'achat de bus et de réalisation d'infrastructures, « sans pour autant honorer ses engagements », a dévoilé Joummani, précisant que la filiale Véolia a dépensé « des montants colossaux, au profit d'une minorité venue d'autres secteurs, qui a bénéficié de salaires et d'indemnités énormes ». Ces dépenses énormes, a-t-il expliqué, « ne peuvent être supportées » par un secteur aussi sensible, qui exige plutôt la préservation de l'équilibre en matière de gestion. Au lieu de rénover son parc désuet, la société a importé des véhicules d'occasion de l'étranger et continué à mettre en circulation ceux déjà existants, ce qui traduit, selon Joummani, « l'absence d'un réel effort d'investissement ». Pour justifier son échec, la société faisait état de concurrence déloyale de la part des taxis et des transporteurs clandestins, « dans une tentative de désorienter l'opinion publique et de fuir ses responsabilités », a-t-il précisé. L'étude menée par l'entreprise a confirmé son échec dès le début, étant donné que le dossier de la gestion du transport public est du ressort de la commune, déplorant l'absence d'une véritable prise en compte de la réalité, qui aurait exigé le règlement des questions juridiques. Joummani a ajouté que le ministère de l'Intérieur « avait proposé aux communes de mettre en place une entreprise chargée de la gestion du transport public, en fonction du jugement qui sera prononcé par la justice et en prenant en compte la situation difficile que vit l'entreprise, qui a dû déposer un dossier de liquidation judiciaire ». Staréo vit une situation financière critique, qui mènera inéluctablement à sa faillite, étant donné qu'elle accuse des pertes mensuelles de 20 à 25 millions DH, et que cette situation risque d'empirer. Pour sa part, le secrétaire général de l'union locale fédérale de la Fédération démocratique du travail qui compte l'ensemble des employés de Staréo, Mohamed Bendaoud, a estimé que la situation actuelle du transport public de la capitale résultait « de l'incapacité de cette entreprise de gérer ce secteur ».