Hosni Moubarak et ses deux fils, symboles de l'ancien régime et de sa ferme répression, s'apprêtent à être jugés. Le procès s'annonce historique. Hosni Moubarak et ses deux fils vont être jugés, a annoncé mardi la justice égyptienne. L'ex-président égyptien et ses fils Gamal et Alaa sont accusés d'être responsables de la mort de nombreux manifestants pendant le mouvement de soulèvement populaire, survenu en janvier et février derniers. Sur la liste des chefs d'accusations, corruption et abus de pouvoir figurent également. Actuellement, les trois accusés sont en détention provisoire. Les deux fils sont détenus à la prison de Tora au Caire, tandis que l'ancien raïs demeure à l'hôpital de Charm El Cheikh, où il a été admis après un malaise cardiaque. Quant à Suzanne, l'épouse de Hosni Moubarak, elle aussi sous le coup d'une procédure judiciaire, elle se trouve également à Charm El Cheikh, mais sa détention préventive a été levée après qu'elle ait cédé une partie de sa fortune à l'Etat. Gommé et archivé le nom de l'ancien raïs ! Le 21 avril dernier, le tribunal du Caire a décidé de supprimer le nom de Hosni Moubarak et de son épouse Suzanne, de toutes les places, rues et institutions publiques du pays. Les villes font donc peau neuve, reléguant l'époque de Moubarak à l'oubli et mettant à l'honneur la révolution égyptienne. Ainsi, la station de métro « Moubarak » du Caire, devrait être rebaptisée « Les Martyrs » ou « 25 Janvier ». Une manière de signifier publiquement que la page Moubarak est définitivement tournée. Une autre personne est visée par la procédure, l'homme d'affaire en fuite Hussein Salem. Il est accusé de « meurtre avec préméditation », pour avoir « planifié le meurtre de certains participants aux manifestants pacifiques de la révolution du 25 janvier », en plus d'avoir abusé de sa position pour s'enrichir pendant plusieurs années, rapporte l'agence Mena. Ces procès sont demandés à cor et à cri pour les militants de la place Tahrir. Vendredi dernier, ils se sont rassemblés pour exiger le procès de ces « symboles de l'ancien régime ». Et pour cause, un bilan officiel fait état de 846 personnes tuées lors des 18 jours de contestation qui ont poussé Moubarak vers la démission le 11 février dernier. La famille Moubarak doit répondre de ses actes devant la justice, estiment les manifestants. Quant à la peine, il y a un mois, le ministre de la justice a prévenu : « reconnu coupable, Moubarak est passible de la peine capitale ». Céline Girard