Le président américain dévoilera les nouveaux objectifs de son administration concernant la lutte contre le terrorisme jeudi prochain. La mort du leader d'Al-Qaïda,Ben Laden relance les discussions sur le retrait des troupes américaines engagées dans la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. Depuis des mois déjà, des voix s'élèvent au Congrès pour réclamer le retrait ou, tout au moins, une réduction considérable des troupes américaines sur le sol afghan. La guerre contre les talibans coûte plus de 10 milliards de dollars chaque année. C'est d'ailleurs l'argument que brandissent les partisans de ce retrait. Ils invitent Barack Obama à revoir ses objectifs par rapport à la lutte contre le terrorisme et aux dépenses onéreuses que cela engendre, surtout en ces temps où les débats sont assez vifs sur le budget entre républicains et démocrates. Les républicains veulent réduire les dépenses publiques, ce qui implique donc la réduction des engagements de Washington concernant sa politique extérieure. « Les dépenses actuelles sont fondamentalement intenables et il est urgent que le gouvernement définisse clairement ses objectifs et son plan pour sortir de l'Afghanistan», a déclaré John Kerry, le président de la Commission du Sénat sur les Affaires étrangères. Même si en 2008, Barack Obama avait fait du retrait des troupes américaines de l'Afghanistan, un de ses principaux thèmes de campagne, il a fini, face à la l'évolution de la situation sur le terrain, par approuver un plan de renforcement de l'effectif des GI's en décembre 2009. Ce serait alors un coup de théâtre de voir le président américain revenir sur sa décision initiale. Si retrait, il devrait y avoir, ce ne sera en tout cas pas dans l'immédiat. Et même la mort du leader d'Al-Qaïda, Ben Laden n'y change pas grand-chose. Car la menace terroriste est encore plus grandissante. Du côté du Pentagone, les hauts gradés de l'armée pensent également que le retrait rapide des Etats-Unis d'Afghanistan pourrait constituer un atout pour les talibans, puisque les forces de sécurité afghanes n'ont pas encore la capacité de pouvoir mener la lutte seules. Pour la hiérarchie militaire, «il n'est pas question de relancer le débat sur le retrait. Il faut plutôt maintenir des opérations agressives contre les talibans». John Kerry, pour sa part, affirme qu'il ne défend pas non plus «un retrait unilatéral et précipité» des Etats-Unis de l'Afghanistan. « Mais je pense que nous devrions nous efforcer de réduire au maximum notre présence», a-t-il insisté. Barack Obama est vivement attendu jeudi prochain pour son discours sur la nouvelle stratégie des Etats-Unis au Proche et Moyen-Orient, notamment sur le processus de paix israélo-palestinien qui a encore du plomb dans l'aile. Il annoncera également les différents objectifs de Washington dans la lutte contre le terrorisme, deux semaines après la mort de l'ennemi numéro 1 des Etats-Unis : Ben Laden.