Après les violents affrontement survenus, samedi, entre égyptiens coptes et musulmans, le gouvernement a assuré qu'il défendrait « d'une main de fer », la sécurité nationale du pays. Le bilan est lourd : 12 morts, 200 blessés et plus de 190 personnes déférées devant la justice. Ils ont chassé ensemble Hosni Moubarak du pouvoir, mais une fois la révolution acquise et le calme revenu, les discordes entre musulmans et coptes égyptiens ont repris comme en 40. Cette fois, l'objet du litige est le suivant: samedi, 500 salafistes se rendaient à l'église Sainte Mina d'Imbaba, dans un faubourg du Caire, exigeant qu'on leur remette une femme copte reconvertie à l'Islam, selon eux, et retenue contre son gré par les coptes. Pendant qu'un peu plus loin, une autre église dédiée à la vierge Marie était saccagée par une autre frange de la communauté musulmane. Selon les agences de presses officielles, il s'agirait de deux banales histoires familiales. D'une part Wafa Constantine, épouse d'un prêtre copte, aurait quitté il y a sept ans le domicile conjugal pour des raisons encore inconnues. D'autre part, il y a un an, une autre épouse de religion copte, Camilia Chehata, aurait également décidé de quitter son mari et de rejoindre la communauté musulmane. Selon les déclarations des sunnites, ces deux femmes se sont reconverties librement à l'Islam. Mais pour les coptes, elles y ont été contraintes, ils ont donc décidé de les « libérer». Depuis, les musulmans accusent les coptes de les tenir en otage et exigent que ces deux femmes réintègrent leur nouvelle communauté. Pendant que les musulmans arrivaient à l'Eglise Sainte Mina pour « délivrer » Wafa Constantine, des soldats et des policiers anti-émeutes, ont tenté de séparer les deux camps, mais les affrontements étaient tellement violents que les forces de sécurité n'ont pas pu éviter le massacre. Le bilan est lourd : la télévision d'Etat a annoncé douze morts dont six musulmans et quatre coptes, et plus 200 blessés dont 17 dans un état critique. Le Premier ministre égyptien Essam Charaf a convoqué une réunion de crise du cabinet, et reporté une visite aux Emirats arabes unis, « pour examiner les événements regrettables à Imbaba », a déclaré Ahmed Al Saman, porte-parole du cabinet. A l'issue de cette réunion, le gouvernement a promis de « frapper d'une main de fer tous ceux qui cherchent à nuire à la sécurité de la Nation », a déclaré le ministre de la Justice, Abdel Aziz al-Gindi. Dans un communiqué de l'Intérieur, un texte exhorte « toutes les communautés en Egypte, les jeunes de la révolution et les théologiens musulmans et chrétiens, à s'opposer fermement aux tentatives de groupes obscurantistes de torpiller l'unité nationale ». Rappelons qu'en mars dernier, des affrontements entre musulmans et chrétiens avaient fait au moins treize morts. Les coptes d'Egypte représentent entre 6 et 10% d'une population de 80 millions d'Egyptiens. Présents en Egypte avant même l'arrivée des musulmans, ils s'estiment « discriminés et marginalisés » par leur société.