Abbas El Fassi, promet que la Maroc s'engagera à une relance crédible de l'unité maghrébine et pour la construction d'un avenir commun, fondé sur le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale des Etats et du bon voisinage. Un projet vivement souhaité par l'Union européenne et les pays du pourtour méditerranéen. Le premier ministre, Abbas El Fassi, a plaidé, mercredi à Palerme en Italie, pour un nouvel élan de solidarité et de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, soulignant l'engagement du Maroc dans ce sens et son appui à «une gouvernance régionale rénovée» qui placerait l'homme au centre des schémas de partenariat et de coopération. Le Maroc est convaincu qu'en imaginant une gouvernance régionale rénovée, la Méditerranée proposera une vision nouvelle de la mondialisation, a affirmé Abbas El Fassi à l'ouverture des journées d'études sur le partenariat euro-méditerranéen organisées par le groupe PPE (Parti populaire européen) au Parlement européen. Le Premier ministre, qui traitait du thème «Reconstruire un partenariat fort en Méditerranée : une réponse à la crise dans le monde arabe et le nord de l'Afrique», s'est prononcé à cet égard pour une vision qui «privilégiera les valeurs de la régulation régionale, les vertus de la proximité géographique et qui saura, surtout, placer l'Homme au centre des schémas de partenariat et de coopération» . L'engagement du Maroc en ce sens «n'a d'égal que sa conviction que le devenir de la Méditerranée, la destinée de nos peuples et leur épanouissement passent par le déploiement d'un nouvel élan de solidarité et de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée», a-t-il insisté. Maghreb et UE : un projet qui attend Evoquant les «profondes évolutions» que connaît la région, El Fassi a observé que «les grands mouvements que connaissent les pays arabes, depuis le début de cette année, sont porteurs d'un immense espoir de renouveau citoyen, d'aspiration démocratique, d'ouverture économique et de développement humain». «Ce formidable élan que notre région est en train de vivre doit être soutenu, aidé et encouragé par une nouvelle approche partenariale, davantage visionnaire, davantage ambitieuse et davantage solidaire», a-t-il dit en relevant «l'étendue de l'agenda euro-méditerranéen et l'ampleur de l'enjeu régional» ainsi que «le grand potentiel que recèle ce partenariat». Le Premier ministre a fait remarquer cependant que l'ambition nourrie à cet égard ne pourra être concrétisée sans l'instauration d'un climat de paix, de sécurité et de stabilité dans la région, mettant l'accent sur la nécessité d'un règlement définitif de la question palestinienne à travers la création d'un Etat palestinien indépendant et viable, avec Al Qods pour capitale. S'agissant des perspectives de développement des coopérations renforcées au plan sous-régional, notamment au niveau de l'Union du Maghreb Arabe, El Fassi a réitéré l'engagement du Maroc «pour une relance crédible et sérieuse de l'unité maghrébine. Le Maroc, a-t-il affirmé, exhorte «les autres parties à répondre aux appels du Conseil de sécurité et à s'engager en faveur d'un règlement politique au différend artificiel relatif à son intégrité territoriale sur la base d'une autonomie élargie pour la région du Sahara». Le Premier ministre a souligné, dans ce même cadre, la pertinence, pour l'espace euro-méditerranéen, eu égard au degré d'intégration commerciale et de convergence juridique atteint aujourd'hui, de se fixer un objectif plus ambitieux allant au-delà de la mise en place d'une zone de libre échange : «Notre ambition serait de fixer ensemble les contours d'un espace économique commun qui s'inspirerait des normes et règles qui régissent l'espace économique européen», a-t-il préconisé. Outre le Maroc, plusieurs autres pays de la région méditerranéenne, dont l'Algérie et l'Egypte, et de hauts responsables de l'Union européenne (UE) prennent part à ces journées qui se poursuivront jusqu'à vendredi. Les différents panels au programme seront animés par plusieurs intervenants du Parlement européen, de la Commission européenne, du gouvernement italien, du gouvernement autonome de Sicile et des pays participants. Ils seront également marqués par des interventions de responsables d'organismes tels Eurojust ou l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) ainsi que de plusieurs universitaires.