Après la période de transition pilotée par l'armée, le Niger vient de trouver son nouveau président, Issoufou Mahamadou. La victoire de cet éternel opposant de l'ancien régime de Mamadou Tandja, traduit la soif de démocratie du peuple nigérien. Arrivé en tête du second tour avec 58% des voix, le nouvel homme fort du Niger ne peut cacher sa joie. «Je suis heureux d'avoir obtenu ce résultat. Le peuple nigérien m'a choisi et désigné pour le servir pour les cinq prochaines années. Je suis très fier», a-t-il déclaré après l'annonce du résultat. Le Niger qui a traversé ces dernières années plusieurs crises, a besoin d'un sérieux redressement sur, pratiquement, tous les plans. Le nouveau président a donc du pain sur la planche, et sa fierté devra se traduire par des actes concrets car les attentes du peuple nigérien sont grandes. La crise alimentaire qui a touché 47,7% de la population, selon une étude réalisée par le Programme alimentaire mondial (PAM) en avril 2010, a fragilisé le pays. Corruption et chômage «Il doit tout d'abord redresser l'économie du Niger», estime Doudou Effat, un étudiant nigérien résident au Maroc. Le Niger, malgré son uranium et son pétrole, est toujours compté parmi les pays les plus pauvres de la planète. Le nouveau président devra, après son investiture le 6 avril prochain, rapidement se lancer dans une farouche bataille contre la corruption qui gangrène le système depuis des années. Une corruption qui a atteint un niveau tel que les partenaires au développement du pays ont dû lui tourner le dos suite aux nombreux détournements de fonds publics. Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a lui aussi atteint un niveau alarmant ces dix dernières années. La politique d'Issoufou Mahamadou devra également s'atteler à la création d'emplois. «La situation de la misère dans notre pays est telle qu'il n'y a plus d'espoir pour les jeunes diplômés», reconnaît Djibo Mamadou, enseignant chercheur. Cependant, une lueur d'espoir se pointe à l'horizon d'Issoufou Mahamadou. Juste après l'annonce de sa victoire, l'Union européenne (UE) s'est déclarée prête à aider le nouveau régime démocratique du Niger. «Pour ma part, promouvoir la bonne gouvernance et répartir correctement les richesses nationales, sont les seules façons de redresser la situation du pays », conclut Doudou Effat. Le Niger se trouve à nouveau à la croisée des chemins. Somani Roland Amoussou