Omar Azziman, président de la Commission consultative de la régionalisation (CCR) et Abdellatif El Mennouni, chargé par le roi de prendre les rênes de cette Commission, en vue d'élaborer la révision de la Constitution, ont tenu jeudi à Rabat, un point presse qui intervient quelques heures après le discours historique du roi Mohammed VI. Durant plus d'une heure, le président de la CCR a monopolisé la parole, principalement pour répondre aux questions des journalistes. Mennouni, en revanche, s'est montré très réticent à donner des indications sur l'action de la Commission chargée d'élaborer la révision de la Constitution. Son leitmotiv : «Ce sera un travail collectif. Je n'ai pas autorité à m'exprimer au nom des autres membres de la Commission». Des questions sont restées sans réponses, notamment celles ayant trait, à l'article 19, à la méthodologie de travail de cette nouvelle commission, à sa composition et à la monarchie parlementaire. Large concertation Mennouni a néanmoins affirmé que la réflexion des membres de sa commission ne se limiterait pas seulement aux sept axes de la réforme de la Constitution, abordés mercredi par le souverain. Il a également souligné son engagement à initier une large concertation autour de cette question avec les formations politiques, les Centrales syndicales, la société civile et les jeunes «intéressés par le débat constitutionnel». Une petite précision pour dire que les jeunes du mouvement du 20 février auront leurs voix au chapitre. Voilà qui pourrait satisfaire une large fraction des initiateurs de la dynamique des manifestations et autres sit-in. Par ailleurs, Abdellatif Mennouni n'a pas exclu la perspective d'élections anticipées, une fois la révision profonde de la Constitution adoptée par voie référendaire : «C'est une question qui relève plus de la volonté politique que de la loi», a-t-il précisé. «De toute manière, il y a aura certainement des élections anticipées à la deuxième Chambre», a-t-il poursuivi. La même réserve a été remarquée chez Omar Azziman. Le président de la Commission consultative de la régionalisation n'a pas révélé le nombre de régions, ni les critères de découpage. «Un travail qui a duré douze mois ne peut se résumer en quelques mots», argue-t-il. Il a toutefois promis la mise en ligne d'un résumé de 70 pages des travaux de la CCR. Une initiative à même d'ouvrir le débat public sur cette question. Le statut particulier du Sahara a accaparé une large partie des travaux au sein de la CCR qui laissera le temps clarifier la question de l'autonomie ou de la régionalisation avancée du Sahara. Selon Azziman, si les négociations aboutissent avant la mise en œuvre de la régionalisation avancée, l'autonomie sera appliquée. Dans le cas contraire, c'est l'autre option qui sera mise en œuvre de manière transitoire, en attendant une solution définitive de ce conflit. Les trois amendements de la CCR Omar Azziman a également souligné que ces amendements ne signifieront pas pour autant une suppression des postes de walis et gouverneurs, représentant l'Etat dans les régions.