L'association des importateurs de véhicules tire la sonnette d'alarme quant au danger que représentent les pièces de rechanges contrefaites. Les pièces de rechange contrefaites tuent». Tel est le message véhiculé par la campagne de sensibilisation destinée aux consommateurs qui vient d'être lancée par l'association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) et le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC). Pour toucher un grand nombre de conducteurs, un important dispositif de communication sera mobilisé. Radio, affichage, distribution de supports… La campagne verra également la distribution de 160.000 bons pour diagnostic technique gratuit au niveau des grandes villes du pays. «Le phénomène de la contrefaçon des pièces de rechanges a connu une augmentation ces dernières années. Ses conséquences sont désastreuses aussi bien pour l'utilisateur que pour l'économie du pays en raison du préjudice financier dû au marché frauduleux des pièces contrefaites. Les pièces de rechanges contrefaites mettent en danger la sécurité des conducteurs, des passagers et même celle des autres usagers de la route», met en garde Mohammed Amal Guédira, président de l'AIVAM, lors d'un point de presse, organisé jeudi dernier. Et de poursuivre : «La part de la contrefaçon dans le secteur automobile, estimé entre 5 et 10% dans l'Union européenne, atteindrait au Maroc les 20 à 30%, selon un rapport de l'UNIFAB (Union des fabricants en France)». Assurer la traçabilité Par cette action de sensibilisation, ses initiateurs veulent faire d'une pierre deux coups : lutter contre la reproduction des produits contrefaits et réduire les accidents de la circulation routière. Pour lutter contre le phénomène de la contrefaçon, le Maroc s'est doté en 1997 d'une loi, qui a été revue en 2005. Conscients de l'impact économique de la contrefaçon, le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies ainsi que la Confédération générale des entreprises du Maroc ont mis en place en 2008 le CONPIAC (Comité national pour la propriété industrielle et anti-contrefaçon) pour renforcer cet arsenal juridique. Pour l'AIVAM, ceci n'est pas suffisant. L'association revendique une législation plus sévère quant à la distribution des pièces de rechange. Le ministère du commerce et de l'industrie se penche actuellement sur la réglementation relative aux pièces de rechange. L'un des objectifs de ce texte de loi est de mettre un terme à la vente en vrac et sans traçabilité, qui permet la mise sur le marché de pièces d'origine inconnue.