Après 2 longues années de procédures, Fouzi Zemrani obtient gain de cause contre le bureau actuel de la FNAVM. Le jugement en appel maintient l'annulation de l'Assemblée générale du 10 janvier 2009 suite à laquelle il avait été destitué. Certaines associations membres demandent aujourd'hui la démission de Habib Laâlaj. Le bras de fer qui opposait Fouzi Zemrani, président «destitué» de la Fédération nationale des agences de voyage (FNAVM) à l'actuel président Habib Laâlaj vient de prendre fin. En effet, «aux termes de ce jugement N° 4752 du 22 novembre 2011, dépourvu de toute ambiguïté, la cour d'Appel de Casablanca a confirmé le verdict du 25 juin 2009 : annulation pure et simple de la dite «Assemblée Générale» du 10 janvier 2009», explique un communiqué de Fouzi Zemrani. Ainsi, rapporte le document, «sur la forme, cette décision de justice s'étend en conséquence à l'ensemble des décisions, délibérations, nominations et autres réunions tout aussi illégales qui ont suivi depuis». Une interprétation que l'actuel président de la fédération est loin de partager : «Lors de la dernière réunion du 27 janvier 2011 à Casablanca, nous lui avons fait part de ce jugement qui n'était même pas inscrit à l'ordre du jour», nous a expliqué Karim Dellero, vice-président de l'Association des agences de voyage de Rabat. Et d'ajouter, «Notre surprise a été très grande de l'entendre dire que ce jugement n'aura aucun impact sur le bureau actuel». En d'autres termes, Laâlaj n'est pas près de démissionner de son poste. «Il est clair que le bureau actuel est dans l'illégalité après ce jugement. C'est pourquoi, nous avons décidé de suspendre notre participation à la FNAVM tant que le président actuel n'a pas démissionné», conclut Dellero. La position de l'actuel président serait aujourd'hui également critiquée par d'autres associations régionales. Quoi qu'il en soit, selon Zemrani, tout ceci aurait pu être évité. A rappeler que selon les anciens statuts de la FNAVM, le président est le seul habilité à convoquer une AGE, laquelle peut lui être exigée par les 2/3 de son conseil mais une seule fois par an. «Ils pouvaient très bien me demander d'organiser cette AGE. Jamais je ne serais resté président d'une fédération qui ne voudrait plus de moi», explique Zemrani. Et d'ajouter, «un leader est celui qui montre le chemin, c'est pourquoi je ne me représenterai plus». Interview Fouzi Zemrani, ancien président de la FNAVM. «Les institutions feront une juste lecture de la portée de ce jugement» Que représente cette décision pour vous ? Ce jugement annule aujourd'hui toutes les décisions et résolutions prises par le Conseil d'administration depuis le 10 janvier 2009. Cette décision me conforte, car je n'ai jamais douté, ni pensé qu'il pourrait en être autrement. Que reprochez-vous à la gestion du bureau actuel de la FNAVM ? Une communication très approximative, où l'on convoque la presse pour présenter un produit soi-disant innovant low-cost, qui a été décrié lorsque je l'avais proposé; n promet aux membres une rallonge du quota Hajj, mais rien en 1431. Des journées de réflexion, à Tanger, Fès, Marrakech, Oujda et El Jadida qui ont un effet d'annonce sans aucun suivi, ni de rapport sur les sujets qui ont été traités. Et pour cause, rien n'a été traité, tout a été survolé. Un stand de 200 m2 au dernier MTM, qui a coûté 400.000 DH, impayés à ce jour, et qui a servi de buvette sans aucune offre à proposer et aucun exposant. Qu'implique cette décision pour la FNAVM et ses membres actuels ? La Fédération que j'ai eu l'honneur de présider n'a nulle vocation à être instrumentalisée ni accaparée au mépris des décisions de justice les plus élémentaires et je suis convaincu qu'aussi bien le ministère de Tutelle que toutes les autres institutions publiques et privées feront la juste lecture de la portée de ce jugement exécutoire. Cette décision implique la dissolution du bureau et l'organisation de nouvelles élections. D'ailleurs, aux dernières nouvelles, l'association de Rabat a marqué ses distances après avoir mesuré la gravité de la situation. Habib Laâlaj, président de la FNAVM. Ce qu'en pense l'actuel président «Le jugement en appel ne concerne que l'Assemblée générale du 10 janvier 2009. Or, depuis le 16 avril 2009, comme nos statuts nous le permettent, nous sommes sous le nouveau régime, entièrement approuvé par l'administration de tutelle. A titre de rappel, et à toute fin utile, le mandat de Fouzi Zemrani allait prendre fin dans les 4 mois qui ont suivi ce remaniement, plus précisément en juin 2009. Avec beaucoup de sincérité, nous avons réussi à redorer le blason des agences de voyage. Nous avons par exemple récupéré notre quota sur l'opération Haj. Aujourd'hui, le président actuel de la FNAVM est un président sortant qui ne veut pas se représenter. Son rôle se limite à assurer la restructuration de la fédération et permettre une transition fluide. Je sais que d'anciens membres militent pour revenir à la fédération et qu'ils sont derrière tout cela. Ils veulent revenir parce que les caisses de la FNAVM sont aujourd'hui pleines.»