Le tribunal de Salé examine aujourd'hui l'affaire de Doha Aboutabit et son époux, Khalid Etefia, tous deux accusés de financement d'actes terroristes. La Chambre criminelle près l'annexe de la cour d'appel à Salé, chargée des affaires du terrorisme, entame ce jeudi l'examen de l'affaire d'un couple franco-marocain accusé de financement du terrorisme. Doha Aboutabit médecin de son état et Khalid Etefia, franco-marocain de 34 ans, chercheur en biologie à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) à Paris, sont accusés d'avoir aidé le frère de Doha Aboutabit à rejoindre l'Irak pour y commettre des actes terroristes, en finançant son voyage à hauteur de 5.000 euros. Doha Aboutabit, médecin diplômée en Espagne, l'accusée principale, est soupçonnée de faire partie d'une cellule chargée de collecter des fonds pour l'acheminement de combattants jihadistes pour l'Irak. L'époux intercepté Pour rappel, le mois de décembre 2009, Doha Aboutabit avait été arrêtée et accusée d'avoir financé le voyage de son frère qui s'est fait explosé en Irak en 2008. Âgée de 27 ans, de nationalités marocaine et française, Doha Aboutabit était retournée au Maroc, en avril 2009, après ses études de médecine, elle a été nommée en juillet 2009 chef de service à l'hôpital Aït-Qamra dans la région d'Al-Hoceima. Son époux Khalid Etefia, domicilié en France, avait été arrêté le 8 février 2010 à son arrivée au Maroc où il s'était rendu pour lui rendre visite. Dès son arrivée sur le territoire marocain le 8 février 2010, Etefia avait été arrêté à 3h du matin dans sa chambre d'hôtel à Rabat. Il a été déféré le jour même devant le juge d'instruction de la Cour d'appel de Rabat et placé lui aussi en détention à la prison de Salé. Compte commun La justice reproche à Khalid Etefia d'avoir un compte bancaire commun avec son épouse, compte à partir duquel cette dernière avait envoyé une somme d'argent à son frère et à sa demande, ignorant totalement l'usage que celui-ci comptait faire de cette somme. Le 28 décembre dernier, Doha Aboutabit avait entamé une grève de la faim pour qu'elle soit isolée des détenues femmes de droit commun à la prison de Salé. Cette affaire est suivie depuis son début par deux ONG des droits de l'Homme : l'AMDH et le Forum Al Karama qui avaient adressé le 3 mai 2010 une communication au Rapporteur spécial sur la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans la lutte anti-terroriste, lui demandant d'intervenir auprès des autorités marocaines en raison des graves violations de leurs droits fondamentaux subies par Etefia et son épouse sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme.