La structure de la Jeunesse islamique, un mouvement appelé depuis 2004 « Mouvement islamiste marocain » (MIM), vient de désigner Bouabib El Wafa comme son nouveau porte-parole. La Chabiba islamiya (Jeunesse islamique) de Abdelkrim Moutii a décidé de nommer un nouveau porte-parole à la place de Mohcin Bennacer, appelé à intégrer la direction du mouvement. Un communiqué, envoyé d'Oslo en Suède dimanche soir aux membres du mouvement par le secrétaire général Omar Oujjaj, a indiqué que Bouabib El Wafa a été désigné nouveau porte-parole de la Chabiba. Le dernier fait d'armes de Mouhcin Bennacer remonte au communiqué qui avait démenti les informations publiées au Maroc sur l'éventualité du retour d'exil de Abdelkrim Moutii. Selon Bennacer, «Moutii ne rentrera pas au Maroc, sauf si les exilés de la Chabiba islamiya sont autorisés à rentrer au pays et les détenus islamistes libérés». Al Haraka Al Islamya Al Maghribia (MIM, pour mouvement islamiste marocain) est la nouvelle appellation de la Chabiba depuis 2004. La Chabiba est désormais le mouvement de jeunesse de cette dernière et Moutii a été déclaré leader de la nouvelle mouvance islamiste. Le MIM est le nom qui a été donné à la Chabiba islamiya lors de sa création en 1965 dans la clandestinité. Le MIM a été créé à l'issue d'un congrès de la Chabiba islamiya, tenu au mois de septembre 2004 dans un pays européen. Le nouveau mouvement avait tenu secret le lieu où se sont déroulés les travaux du congrès. Depuis 2004, le conseil d'orientation général du Mouvement Islamiste Marocain met en garde ses membres contre le recours à la violence, aux insultes ou aux polémiques, que ce soit dans les mosquées ou en dehors des lieux de culte. En 2008, quelques heures après l'annonce par le ministre de l'Intérieur du démantèlement de la cellule Bellirej, le MIM avait publié un communiqué, envoyé d'Oslo à la presse nationale, où il se démarquait de la version officielle marocaine : «Le MIM dénonce l'introduction du mouvement dans une affaire avec laquelle il n'a aucune relation. Le MIM déclare que tous les noms cités dans cette affaire n'ont aucune relation avec la Chabiba islamiya, ni de près ni de loin. Nous réitérons à cette occasion notre refus de la violence et du terrorisme et nous appelons les jeunes croyants à s'éloigner de tout ce qui peut générer la confusion et l'instabilité». En 2000, après la mort du roi Hassan II, Moutii avait publié le livre «Fikh Al Ahkam Assoltania» (le livre des jugements régaliens), où il faisait son mea-culpa. L'ouvrage constituait une rupture avec l'option révolutionnaire prônée auparavant par Moutii et condamnait la violence comme mode de changement politique. Le livre appelle à un pacte entre la monarchie et les forces vives de la nation. Moutii avait cru que la mort de Hassan II constituait une opportunité pour la réconciliation.