Le réunion de la commission nationale et le meeting, tenus ce weekend par les instances dirigeantes du PJD, débouchent sur deux décisions majeures : le parti de la Lampe défendra Jamaâ El Moâtassime et mènera une guerre sans répit contre le PAM. La commission nationale du PJD a décidé de tracer un programme national pour le soutien de Jamaâ El Moâtassime, maire adjoint de Salé en détention provisoire dans une affaire de corruption. El Moâtassime, qui est membre du secrétariat général du PJD, a été arrêté mercredi dernier à la suite d'une plainte pour abus de pouvoir, jugée mensongère par son parti. Il est également accusé, en compagnie de 17 prévenus dont des conseillers de la ville de Salé, des fonctionnaires et un promoteur immobilier, de dilapidation de fonds publics et de falsification de documents. Placé en détention préventive à Salé par le juge Abdelkader Chentouf, il ne sera entendu que le 7 février prochain. Selon Mustapha Ramid, qui préside le comité de défense d'El Moâtassime, «Chentouf est un juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme et on se demande pourquoi ce dossier a atterri chez ce juge en particulier». La HACA sollicitée D'autre part, le PJD a décidé de donner le nom de Jamaâ El Moâtassime à la caravane de la Lampe qui sillonne chaque année les régions. Dans la même optique, la jeunesse du parti entamera un programme qui s'articule autour de la lutte contre la corruption. La commission nationale qui regroupe les instances dirigeantes du parti et les organisations parallèles, en plus des présidents des communes dirigées par le PJD, avait tenu sa rencontre annuelle samedi à Rabat et réitéré pour sa part son soutien total à El Moâtassime. Le parti a décidé, dans ce sens, de saisir la HACA pour demander un droit de réponse aux propos tenus par Driss Lachgar dans les médias publics fustigeant l'action des parlementaires du PJD qui avaient brandi le portrait de Jamaâ El Moâtassime lors d'une séance plénière de la Première chambre. «Les actes de protestation survenus mercredi 12 janvier lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants constituent une atteinte à la crédibilité et à l'image de marque de l'institution législative», avait déclaré Driss Lachgar, ministre Usfpéiste des Relations avec le Parlement. Le soir même de la présentation de Jamaâ El Moâtassime par la BNPJ au parquet, le PJD avait organisé un sit-in devant le tribunal de Salé où les conseillers poursuivis dans cette affaire seront auditionnés par le juge Chentouf. La montée au front Dimanche après-midi, lors d'un meeting organisé par le PJD à Salé, Abdelilah Benkirane, le SG du parti, avait usé de toute la rhétorique de la diabolisation pour fustiger le PAM qui est montré du doigt comme le véritable instigateur du dossier colporté sur El Moâtassime. Le PJD a décidé aussi de briser le silence contre les agissements d'un ténor du PAM Ilias Omary : «L'homme est devenu si puissant que personne n'ose plus dire un mot. Nous avons décidé de ne plus rester les bras croisés même si cela va nous coûter cher». Lors de la même rencontre, Benkirane a appelé les partis politiques à faire front commun contre les corrupteurs. «Les citoyens ne peuvent plus faire confiance aux partis politiques, si ces derniers laissent parmi eux un Ilias Omary, ceux qui le manipulent et le nouveau parti qui travail avec des méthodes qui violent la loi. Ce parti domine les autres formation et nuit au Maroc, au Sahara et à ses hommes», a-t-il affirmé. Une chose est sûre, la confrontation directe entre le clan Omary et la direction du PJD risque de causer des dommages collatéraux aux autres partis dans les semaines qui viennent. Selon une source informée, quatre ONG marocaines ont décidé d'envoyer une lettre au roi pour dénoncer les méthodes et pressions utilisées par l'homme en question contre ces ONG.