La publication du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le démantèlement du camp Gdeim Izik a été amputée de ses douze annexes. Même les députés n'ont pas un droit de regard sur les révélations qu'elles contiennent. La commission d'enquРte parlementaire sur les ОvОnements de LaЙyoune a prОsentО, mercredi dernier, son rapport en sОance plОniПre devant les dОputОs. Le document de 67 pages a ОtО lu par Ahmed ZaХdi en sa qualitО de rapporteur. Par cette prОsentation, la rПgle de la transparence a-t-elle ОtО pour autant respectОe ? Non. La lecture a fait l'impasse des annexes, au nombre de douze. Le rapporteur s'est contentО uniquement de les mentionner. MРme les copies prОsentОes aux dОputОs ne comprenaient nullement un supplОment rОservО pour les annexes. Et c'est pareil aussi pour les PDF adressОs aux mОdias. Mais oЭ sont passОs les annexes du rapport de la commission parlementaire sur le dОmantПlements le 8 novembre dernier, du camp Gdeim Izik ? La question a ОtО soulevОe par certains dОputОs dans les couloirs soporifiques de la Chambre des reprОsentants, sans toujours faire grand bruit. Une absence qui inquiète Sous couvert d'anonymat, certaines voies au parlement attribuent cette «absence» des annexes, dans le rapport final, par l'importance des rОvОlations qui y figurent. Elles estiment, par ailleurs, que la commission craignant que ces informations ne filtrent И la presse, Оtaient contraintes d'opter pour cette solution. Une version que corrobore les divergences de vue entre les membres de la commission sur la mouture finale du rapport. Les douze annexes, И ne pas confondre avec les douze travaux d'Hercules, sont un ensemble d'informations, par exemple : des rОunions entre les reprОsentants de l'administration territoriale dОpРchОs И LaЙyoune et le comitО de dialogue, composО de 9 personnes, issues des habitants du camp Gdeim Izik (Annexe 3), la structure et la logistique du campement (annexe 4), le procПs verbal de la derniПre rОunion, tenue le 4 novembre 2010, entre TaХeb Cherkaoui, le ministre de l'IntОrieur, et les membres dudit comitО (annexe 5), le bilan des actes de destruction commis par des sОparatistes sur des Оtablissements publics et privОs aprПs le dОmantПlement du camp Gdeim Izik (annexe 7), le nombre des dОtenus remis en libertО et ceux poursuivis en libertО provisoire (annexe 8), les irrОgularitОs dans la gestion de la chose locale relevОes par l'Inspection gОnОral du ministПre de l'Habitat en date du 18 mars 2009 (Annexe 9), soit trois mois avant les communales du 12 juin de la mРme annОes, des rОvОlations qui avaient suscitО une vive polОmique au point que le dОpartement de l'IntОrieur avait ordonnО И son Inspection gОnОral d'Оlaborer un rapport, et l'audit rОalisО, juin 2009, par la holding Al Ormane (Annexe 10). Reste toujours d'actualitО la lancinante question : oЭ sont passОs les annexes ? Et quel en Оtait le destinataire? D'aucuns estiment qu'elles ont ОtО remises «И qui de droit». Une expression en vogue chez-nous qui, d'habitude, dОsigne le palais. Des questions en suspens En dépit de cette « absence » des annexes, le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les événements du camp Gdeim Izik est éloquent à plus d'un égard. A titre d'exemple, il a eu le mérite de soulever la question des réseaux économiques et tribaux, qui profitent des largesses de l'Etat, sous formes de cartes d'entraides nationales (donnant droit à 1.650 DH mensuellement), distribution des lots de terrain et recrutement dans la fonction publique ou dans les collectivités locales. Des questions qui exigent des réponses de la part des responsables.