De nombreuses études scientifiques mettent en cause un groupe de pesticides toxiques jugé responsable de la disparition des populations d'abeilles. L'organisation non-gouvernementale américaine Avaaz lance un appel à l'Union européenne et aux Etats-Unis pour interdire ces pesticideset ainsi assurer le maintien de notre chaîne alimentaire. Les abeilles font un travail de fourmi. En explorant les fleurs à la recherche de nectar, elles pollinisent chaque année les plantes et les cultures pour une valeur estimée à plus de 40 milliards de dollars. Ceci représente plus d'un tiers de l'approvisionnement en nourriture dans beaucoup de pays du monde et d'une manière globale, on considère que plus de 70% des cultures dépendent d'une pollinisation animale. Malheureusement depuis quelques années, notre planète voit le déclin de ces pollinisateurs dorés. Certaines espèces d'abeilles sont maintenant éteintes et d'autres ne totalisent plus que 4% de leur population d'origine, entraînant avec leur déclin une menace inquiétante pour notre chaîne alimentaire. Au banc des accusés : un groupe de pesticides toxiques, les néonicotinoïdes, qui est, selon de nombreuses études scientifiques, un véritable poison pour les insectes. Une conclusion tirée d'un premier constat selon lequel les populations d'abeilles ont augmenté dans quatre pays européens ayant interdit certains de ces produits. «Le débat fait rage quant aux mesures à prendre pour sauver ces espèces. Il ne s'agit pas seulement de sauver des insectes bourdonnants, il s'agit de notre survie», explique le communiqué de l'organisation Avaaz, bien décidée à lancer un buzz planétaire appelant l'Union européenne et les Etats-Unis à faire interdire ces produits chimiques mortels. L'Italie, la Slovénie et même l'Allemagne, où est basé le principal fabriquant Bayer, ont interdit certains de ces pesticides. De son côté, la France, pendant un temps fer de lance des interdictions, vient tout juste de renouveler pour un an l'autorisation commerciale d'un produit phare contenant cette substance toxique. «Au Maroc, la majorité des agriculteurs utilisent des pesticides sans savoir l'impact qu'ils ont sur les abeilles et autres insectes. Les associations et coopératives d'apiculteurs sont informées de l'impact des pesticides sur les abeilles. Quant aux autres, ils essaient d'éviter les culture proches des grandes fermes et zones à risque en matière d'insecticides», explique Nabil Mastour, directeur de la coopérative Tizizoua dans la province de Taza. Face aux scientifiques et aux organisations pour la défense et la protection de l'environnement, les puissantes industries chimiques exercent un fort lobbying pour continuer à vendre leurs produits. D'ailleurs, et toujours selon Avaaz, il semblerait que que l'Agence de Protection de l'Environnement des Etats-Unis avait connaissance des dangers de ces pesticides et a préféré ignorer les termes d'un rapport indiquant que le produit «hautement toxique» de Bayer représente «une préoccupation de risque majeur pour les insectes non ciblés [abeilles]». Dans ce contexte, apiculteurs et agriculteurs demande l'interdiction de ces pesticides mortels pour les abeilles jusqu'à ce que de solides études indépendantes prouvent qu'ils sont sans danger.«Les abeilles sont indispensables à la vie sur terre […] Sans aucune action immédiate pour les sauvegarder, le monde pourrait se retrouver sans fruits, ni légumes, noix, huiles et coton», ajoute Avaaz.