C'est la première sortie de la direction de l'ONG, depuis l'éclatement, le 19 décembre dernier, des troubles sociaux, d'abord à Sidi Bouzid puis ensuite dans d'autres régions de ce pays dont notamment la capitale. L'AMDH appelle les Nations Unies et l'Union européenne à intervenir pour amener les autorités de Tunis à «cesser ses violations des droits du peuple tunisien». C'est la première sortie de la direction de l'ONG, depuis l'éclatement, le 19 décembre dernier, des troubles sociaux, d'abord à Sidi Bouzid pour ensuite faire tâche d'huile dans d'autres coins du pays dont la capitale. Ne faisant pas dans la dentelle, l'association de Khadija Riyadi, dans un communiqué au ton très virulent envers le pouvoir tunisien, dénonce ce qu'elle qualifie de «violations des droits civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels des citoyens et citoyennes» tunisiens. Sur le même registre, l'AMDH se dit totalement solidaire avec le peuple tunisien dans son combat pour arracher ses «droits justes et légitimes de liberté et de vie digne». L'ONG marocaine a également demandé la «libération des personnes arrêtées lors des récentes protestations sociales» et a appelé à ce que cette mesure puisse bénéficier également «à l'ensemble des détenus politique qui croupissent encore dans les prisons tunisiennes», ainsi que «cesser les exactions dont sont victimes les opposants politiques et les défenseurs des droits de l'Homme». Il faut dire que les relations entre l'AMDH et les autorités tunisiennes sont crispées, et c'est d'ailleurs un euphémisme, depuis que sous l'impulsion de l'ONG marocaine, une coordination maghrébine des organisations des droits de l'Homme (CMODH) a été mise en place avec la participation, bien entendu, de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH). Une proximité qui a valu à Abdelhamid Amine, le coordinateur de cette entité, de ne pas être en odeur de sainteté aux yeux du pouvoir tunisien : en mai 2007, à l'occasion de l'interdiction de la tenue d'un congrès de la LTDH, Amine avait été molesté par la police locale. Le 23 janvier 2009, il avait été empêché de descendre de l'avion qui le ramenait de Casablanca, les autorités lui ayant signifié qu'il était persona non grata en Tunisie.