Hassan Moumen, manager général du FUS, a acquis suffisamment d'expérience pour mener à bien sa mission. Les résultats des Rbatis sont le fruit d'une parfaite symbiose entre lui et l'entraîneur Houcine Ammouta. Après avoir servi dans plusieurs clubs prestigieux et en équipe nationale, le technicien a atterri au FUS en 2008 avec un objectif bien précis : redorer le blason d'un club de plus en plus ambitieux. Peut-on connaître vos attributions au sein du FUS ? A l'instar de ce qui se fait dans le monde entier, le manager général a de multiples tâches, en particulier au niveau de la commission technique. En ce qui me concerne, je veille à l'application de la politique du comité, je suis contrôleur et coordonnateur des entraîneurs de toutes les catégories. Je m'occupe des recrutements des joueurs et je reste à la disposition de toutes les composantes du club afin de faciliter les autres tâches. Bref, un manager général veille à tout. Au Maroc, certains clubs recrutent des managers, mais avec des fonctions restreintes. Au FUS, on essaie d'établir des contacts avec les équipes amateurs et les équipes de quartiers de Rabat et sa région et avec les associations de supporters. Le FUS a réussi de belles choses cette année. Quel est le secret d'un tel succès ? Le comité que préside Ali Fassi Fihri a élaboré un projet avec des objectifs précis tout en tenant compte des moyens matériels et humains du club. Le comité a assuré une certaine stabilité psychologique et matérielle de toutes les personnes qui travaillent au sein du club. Cette stabilité nous met en confiance et nous motive pour redoubler d'efforts. Elle a poussé l'équipe à devenir plus forte par l'esprit qui règne au sein du groupe. Les fruits de notre travail ont été recueillis avec le doublé coupe du Trône et coupe de la CAF. Quelle est la part de réussite du duo Moumen-Ammouta ? La réussite de toute entreprise réside dans le choix des ressources humaines. Avant de mettre en application son projet, le comité du FUS a choisi les deux éléments clés du staff technique ayant le même profil. Ammouta et moi assurons les deux fonctions. Il n'y a jamais eu de problèmes entre nous, car chacun s'occupe de sa tâche. Il y a une entente parfaite, car nous appartenons à la même culture, la même école, nous avons encadré et joué au sein du même club et nous partageons les mêmes visions. Qui s'occupe réellement des recrutements ? Comme je l'ai souligné auparavant, de par la relation qui me lie au coach Ammouta, les suggestions et les propositions viennent des deux parties. Lorsque l'entraîneur se fixe sur un joueur, on discute son cas et on recherche le maximum d'informations à son sujet avant de l'engager et de le recruter tout en tenant compte des moyens du club. Sitôt le côté technique réglé, et avant chaque recrutement, nous exigeons des critères de discipline, des capacités psychologiques. Le FUS peut-il être pris en exemple pour le lancement du professionnalisme au Maroc ? Il n'y a pas de modèle en professionnalisme. La FRMF a exigé un cahier des charges qui nous permet d'entrer dans le domaine du professionnalisme. Il s'agit, entre autres, d'avoir un terrain, un centre de formation et des joueurs dans toutes les catégories, et de désigner un directeur du club et un manager général. Le comité du FUS se charge de ce travail, car il entre dans ses attributions. La FRMF envisage, également, l'introduction d'un budget prévisionnel obligatoire pour chaque club professionnel. Nous avons la chance d'avoir un président qui nous laisse le temps pour travailler dans un cadre serein. Nous nous sommes fixé comme objectif dans les cinq années à venir d'être le premier club formateur. Votre expérience en équipe nationale vous a-t-elle servi dans votre parcours ? L'expérience que j'ai vécue entre dans le cadre des projets élaborés par la FRMF depuis belle lurette, et n'a rien à voir avec la planification rationnelle. Si c'était à refaire, je n'hésiterais pas, car je crois que c'est avant tout un devoir national. Cette expérience a été bénéfique, même si nous nous sommes sacrifiés et avons été les cibles de toutes les critiques. Si on excepte l'année 2004, l'équipe nationale a vécu des moments de doute, un blocage qui a duré 12 ans. Le public marocain avait soif de victoires mais il connaissait les véritables maux de notre football. Les trois mois que j'ai passés à la tête de l'équipe nationale m'ont permis de cerner les problèmes de cette sélection. Il y a l'ambiance qui entoure l'équipe nationale, qui bloque le rendement et l'évolution des joueurs et du staff technique, ce qui a été la cause de la valse de dix entraîneurs en l'espace de douze ans.