Cette situation est le résultat du climat de tensions internes et de léthargie que vit le CMDH depuis son dernier congrès et qui avait reconduit Khalid Cherkaoui Semmouni. Création d'un comité de redressement au sein du Centre marocain des droits de l'Homme. Les instigateurs de cette décision avancent que le président ne se concerte jamais avec les membres du bureau exécutif et prend des décisions individuellement. Plusieurs membres du CMDH (Centre marocain des droits de l'Homme) ont annoncé la création d'un comité de redressement, selon un communiqué publié par les membres de cet organisme. Ces derniers avaient tenu une réunion à Marrakech le 21 novembre et ont décidé d'intenter un procès contre Khalid Cherkaoui Semmouni, le président du CMDH, et Abdelilah Khoudari, trésorier du même centre. Cette action intervient selon ses instigateurs après que plusieurs dysfonctionnements d'ordre financiers aient été décelés. Les membres de ce mouvement avancent aussi le fait que le président ne se concerte jamais avec les membres du bureau exécutif et prend des décisions individuellement. Pis encore, on apprend que le bureau exécutif et le conseil national n'ont plus le quorum légal ; ainsi, la direction du CMDH n'a plus aucune légitimité légale. Plus grave encore, les membres de la commission de redressement ont programmé deux sit-in devant les lieux de travail du président du CMDH et du trésorier, à Mohammédia et à Rabat, outre d'autres actions comme l'appel à la tenue d'un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction. Pour l'instant, le président du CMDH n'a pas réagi à cette appel et a même envisagé le renouvellement de la section d'El Jadida dimanche 2 janvier. La veille, un courrier signé par le comité de redressement portant l'en-tête du CMDH avait été adressé au gouverneur et au pacha d'El Jadida pour les informer que Semmouni n'est plus le président du CMDH en attendant que la justice tranche sur ce dossier . La lettre demandait aussi aux autorités de considérer ladite réunion comme illégale. Selon des sources proche du CMDH, derrière cette escalade, se dressent deux présidents de sections expulsés par le conseil national le mois dernier. En effet, le Centre marocain des droits de l'Homme avait décidé d'exclure les présidents des sections de Béni Mellal et de Kelâat Sraghna, respectivement Abdelhafid Arehal et Taher Souiba, pour des manquements graves aux statuts internes. Cette décision intervient après que les deux présidents de sections aient publié un communiqué qui dénonce la gestion des finances du CMDH par le président et le trésorier. Le même communiqué avait longuement décrié la gestion unilatérale et personnifiée du Centre par le président Khalid Cherkaoui Semmouni «qui est resté 11 ans à la tête du centre», avancent ses détracteurs. Cette situation est le résultat du climat de tensions internes et de léthargie que vit le CMDH depuis son dernier congrès et qui avait reconduit Khalid Cherkaoui Semmouni. Le 3 avril dernier à Rabat, lors du conseil national du CMDH, plusieurs membres et sections se sont retirés du CMDH, après un débat houleux, pour fonder un nouveau cadre : en l'occurrence, l'Instance marocaine des droits de l'Homme La création de cette nouvelle structure intervient après que les ex-membres de la commission administrative du CMDH aient eu la conviction d'une fracture entre deux tendances au sein du CMDH sur la spécificité et l'universalisme des principes des droits de l'Homme. En effet, le CMDH avait été fondé par une multitude de tendances politiques et idéologiques. On retrouvait au sein de l'ONG : les islamistes du PJD, les socialistes de la gauche radicale du PSU (Parti socialiste unifié) et du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste) et les indépendants.