Le Centre marocain des droits de l'Homme expulse, de manière définitive, deux de ses membres pour manquements graves aux statuts internes. Le Centre marocain des droits de l'Homme (CMDH) a décidé d'exclure, de manière définitive, deux de ses membres : Abdelhafid Arehal, chef d de la section du CMDH à Beni Mellal et Taher Souiba, militant du CMDH à Kalaât Sraghna, pour manquements graves aux statuts internes du Centre. Selon un communiqué du CMDH, cette décision intervient après que les deux militants aiont publié une lettre dénonçant la gestion de finances du CMDH par le président et le trésorier. Le même communiqué revient longuement sur la gestion unilatérale du centre par le président Khalid Cherkaoui Semmouni «qui est resté 11 ans à la tête du Centre», avance les détracteurs du président. Selon une source proche du Centre, cette situation est le résultat du climat de tensions et de léthargie que vit le CMDH depuis son dernier congrès et qui avait reconduit Khalid Cherkaoui Semmouni à la tête du CMDH. «Un stratagème bien ficelé et maquillé par les lamentations de l'actuel président lors du congrès pour appuyer sa réélection à un troisième mandat», avance la même lettre qui a causé l'expulsion de ses deux signataires. Le 3 avril dernier à Rabat, lors du Conseil national du CMDH et après un débat houleux, plusieurs membres et sections se sont retirés pour fonder un nouveau cadre : l'Instance marocaine des droits de l'Homme, en l'occurrence. La création de cette nouvelle structure intervient après que les ex-membres de la Commission administrative du CMDH ont eu la conviction qu'il y a une fracture entre deux tendances au sein du CMDH sur la spécificité et l'universalisme des principes des droits de l'Homme. En effet, le CMDH avait été fondé par plusieurs tendances politiques et idéologiques. On retrouvait au sein de l'ONG, les islamistes du PJD, les socialistes de la Gauche radicale du PSU (Parti socialiste unifié) et du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste) et enfin, les indépendants.