C'est une véritable transe qui s'est emparée des clubs, du moins une bonne partie, qui se sont séparés de leurs entraîneurs. Les raisons les plus invoquées sont les mauvais résultats. Comme si les techniciens sont les seuls responsables de la fébrilité des défenseurs ou de la stérilité des attaquants. A mi-parcours du championnat, la situation est inquiétante pour le football national. Et cela profite , encore une fois, à cette kyrielle d'agents qui gravitent autour des clubs. A coup sûr, notre bon vieux championnat détient le record des entraineurs virés et remplacés illico-presto. La fanfaronnade est si bien implantée qu'elle en est même, devenue un juteux marché pour bien des concernés, qui semblent se retrouver dans ces eaux troubles. A mi-parcours d'un calendrier, qu'on espère respecté, ils sont, pas moins de onze coaches à avoir plié bagage et aussitôt remplacés. Si l'on excepte le MAS, l'OCK, le HUSA, le FUS, le CRA tout le reste des équipes s'est fait un gracieux lifting. La palme d'or en la chose, revenant au bonnet d'âne la JSKT qui, avec pas moins de quatre notoires individus, semble avoir trouvé un semblant de bonheur d'une première victoire réalisée, enfin. Merci à qui à quoi ? A Fouad Sahabi et à la gâchette facile de nos valeureux dirigeants qui vraisemblablement savent à quel fusible se vouer quand il est question de perdurer. Ceci étant, les entraineurs nominés et récompensés sont pourtant des éminences et bien souvent ils ont été victimes d'une vindicte populaire initiée par qui vous savez, fauteuil oblige. Henri Michel (RCA), Fethi Jamal (DHJ), Dos Santos (WAC), Jaouad Meliani (KACM), François Jodar (MAT), Laurent Cauger (OCS), Aziz El Amri (ASFAR) Fakhredine Rajhi (JSM) et la liste est loin d'avoir trouvé son happy end avec les Laaziz, K. Karama entre autres… Pour tous, ces virés, s'ils sont quelques uns à avoir payé pour les résultats à l'image d'un Jodar, d'un Cauger d'exemple, la plupart l'ont été alors que leur bilan était de loin supérieur à celui actuel du club entraîné. C'est le cas d'Henri Michel, de Dos Santos ou de Jawad Meliani. Ce dernier remplacé par Badou Zaki, aura même récolté bien plus de points en trois fois moins de rencontres jouées que son successeur. Tétouan, connu pour son fauteuil éjectable aura, en moins d'une année consommé trois entraineurs, Todorov, Fakhir et Jodar. Tel qu'on connaît El Amri et sans vouloir être l'oiseau de mauvais augure on peut parier gagnant pour une courte carrière au Saniat R'mel. Notre football et ce n'est pas une constatation en l'air n'est pas malade de ses cadres dont la plupart n'ont plus rien à prouver, mais plutôt de son management. Si le métier d'entraineur est loin d'avoir été vraiment institutionnalisé malgré quelques progrès probants qui balisent petit à petit la profession, celui de dirigeant doit être sérieusement revu et corrigé si l'on veut que notre football aille de l'avant. L'exemple Jdidi de ses problèmes (statut du club est traité avec indifférence par le management suprême ) en est le meilleur des exemples. Et dire que le DHJ va défendre les chances marocaines en coupe de la CAF. Le KAC n'a pas échappé non plus à cette spirale. Oscar Fullone avait souvent fait part de son intention de quitter le club. Il aurait même entamé des pourparlers avec les dirigeants d'El Jadida , pour remplacer Fethi Jamal. Il a également été annoncé à Safi mais à chaque fois, les négociations n'avaient pas abouti. L'Argentin a eu maille à partir avec la fédération qui lui avait interdit le banc de touche pour la simple raison qu'il n'avait pas remis ses diplômes à l'instance suprême. Mais depuis mardi, les choses se sont précipitées et Oscar Fullone s'est séparé du KAC. C'est Hakim Doumou qui l'a annoncé. Les deux parties se sont séparées d'un commun accor, suite aux mauvais résultats réalisés ces dernières journées par le club. «Le comité directeur du club, réuni lundi, a pris la décision de dissoudre le staff technique composé du coach argentin et ses assistants Mounir Jaouani et Mahjoub Fikri», a précisé Doumou dans une déclaration à la MAP. Parmi les objectifs fixés dans le contrat d'Oscar Fullone, figure notamment une clause stipulant que le club devait terminer la phase aller du Championnat national (15e journée) au moins dans une sixième position, a-t-il expliqué. Or, après la 14 journée disputée le week-end dernier, le KAC est avant-dernier du Championnat national avec 12 points, obtenus en 2 victoires, 6 nuls et autant de défaites. Doumou a ajouté que le club sera dirigé provisoirement par l'entraîneur de la sélection marocaine de futsal Hicham Dguig, qui sera assisté par l'ex joueur du KAC Mohamed Boussati, meilleur buteur de tous les temps du Championnat national avec 25 réalisations (1982).Il a, par ailleurs, fait savoir que son club est en contact avec de nombreux entraineurs, dont notamment le cadre national Abdelkhalek Louzani et le Croate Zoran Vujovic.