Depuis le 16 décembre et jusqu'au 10 janvier prochain, l'artiste peintre M'hammed Belhaj expose ses œuvres récentes à l'espace d'art du Megamall à Rabat. L'artiste y dévoile sa nouvelle démarche picturale. L'artiste peintre M'hammed Belhaj expose actuellement ses dernières œuvre jusqu'au 10 janvier à l'espace d'art du Megamall de Rabat. L'artiste est nostalgique et il le montre. Le titre «nostalgie» est déjà évocateur. Après plusieurs années d'absence, M'hammed Belhaj, surnommé Jacky par le critique Abderahman Benhamza, propose un nouveau regard sur le plan de la composition et sur les personnages peints. «Cette fois-ci, la palette s'est beaucoup allégée des matériaux extra-plastiques qui l'investissaient : bouts de corde, objets fétiches, couleurs minérales recyclées, dans un espace expressionniste où la forme féminine est déclinée en courbes et ellipses», remarque le critique d'art qui a signé le texte du catalogue de l'exposition. Le dessin apparaît avec une certaine densité dans cette nouvelle exposition, avec ses ombres critérielles, ses tournures d'esquisses. Belhaj a en même temps laissé de côté la couleur proprement dite pour ne plus se concentrer que sur les variations du noir et du blanc, et les différents dégradés du gris qui en découlent. Cette nouvelle vision du peintre dévoilée dans cette exposition pousse le critique d'art à s'interroger. «L'artiste se serait-il lassé de ses bigarrures acryliques et de son «fétichisme» sensuellement ornementé, en se limitant à une simplicité chromatique à une approche graphique élémentaire, basée sur le geste et ses fantaisistes ondulatoires et curvilignes, comme on viderait un paysage éclatant de nuances et de lumière pour n'en plus garder que le cliché ?». Le spectateur découvre en effet qu'il y a un changement notable dans le travail de M'hammed Belhaj. L'artiste change de démarche picturale. A présent, il ne s'en tient plus qu'aux couleurs neutres ou anti-couleurs. «Avec sa nouvelle exposition, Jacky Belhaj s'est fait certainement plus lyrique, plus graphique, partant plus sincère dans ses formulations plastiques. Il a été si près des matrices chromatiques fondamentales : le noir et le blanc», souligne Benhamza. Mais l'impression qu'on se fait du travail de l'artiste ne doit pas s'attacher précisément aux seuls motifs, mais plutôt aux procédés et aux possibilités pouvant dévoiler davantage le mystère et les idées plastiques à l'origine de cette galerie de femmes atypique. «Belhaj n'en reste pas moins inspiré par ses sujets et par ce qu'ils charrient implicitement de couleurs occultées; sujets dont le chant, le charme et la douceur rendent ses œuvres sans doute plus parlantes encore que les précédentes», conclut le critique d'art. L'œuvre de M'hammed Belhaj, même si elle est rarement exposée, est indéniablement reconnue. Il a d'ailleurs obtenu en 2009 une médaille d'or de l'Académie européenne des arts à Paris.