L'artiste peintre Malika Agueznay expose ses œuvres récentes jusqu'au 1er janvier 2010 à la galerie Venise Cadre. Ceux qui suivent de près son travail vont y découvrir du changement. Les œuvres de 2010 illustrent une nouvelle démarche picturale chez l'artiste. Petit à petit, les lettres font leur entrée timidement dans ses toiles. En plus des créatures ressemblant à des algues marines, Malika Agueznay ajoute des écriteaux semblables à ceux retrouvés dans les écoles coraniques. Dans ce lot, des sculptures en aluminium peint attirent l'attention du visiteur. La critique d'art Toni Maraini a cerné cette évolution dans l'œuvre de l'artiste. «La technique s'est affinée, le motif s'est métamorphosé, les éléments sont devenus plus complexes. La composition a évolué vers une «cosmographie» -captivante, mystérieuse, joyeuse- où les formes grouillent, dansent, s'imbriquent, interagissent dans un ordre/désordre qui vibre sur un fond devenu espace. Elle a atteint dans ces travaux une heureuse maîtrise technique, expressive et de composition», décrit-elle dans son texte de présentation du catalogue. Comme le remarque la critique d'art, Malika Agueznay a traversé «les différentes phases de la situation artistique marocaine sans se plier aux diktats des modes, de l'apparence et du marché, et sans renier les idées qui l'avaient aidée à mûrir. Par les temps qui courent, c'est rare. Elle a poursuivi son chemin, se dédiant à la peinture et à la gravure avec grâce et rigueur». La plasticienne est lauréate de l'Ecole des beaux-arts de Casablanca où elle a étudié entre 1966 et 1970. Cette formation lui a permis de mieux évaluer sa propre recherche personnelle et de se lier d'amitié avec les artistes qui formaient le groupe de «L'école de Casablanca». En 1978, elle adhère aux projets mis en chantier par le naissant moussem d'Asilah. «Dans cette même année, et dans le cadre d'une «action plastique» de peinture en l'espace public, elle réalisa à Asilah une belle et ample fresque murale qui confirmait l'intérêt de son travail. Pour Malika, poussée par le désir d'apprendre toujours plus, le moussem fut l'occasion aussi de se confronter avec d'autres travaux et artistes et découvrir l'art de la gravure», rappelle Toni Maraini. Aujourd'hui, de nouvelles gravures sur zinc font partie de cette exposition.