Le collectif des anciens abattoirs de Casablanca tarde à voir le jour. Cette association censée gérer le lieu ,après sa première friche en avril 2009 ,n'a pas encore été constituée. En attendant c'est Casamémoire, la structure dont le cheval de bataille est le patrimoine architectural de la ville avait signé une première convention avec la ville pour exploiter le site. La même convention d'une durée d'un an et d'un montant de 2 millions de dirhams s'est achevée en janvier 2010 et le budget épuisé. Casamémoire continue de temps en temps d'organiser des activités mais avec ses propres moyens. « C'est pour ne pas lâcher ce projet, il faut que cet endroit continue à être animé, ce qui est notre objectif », lance Adel Essaadani de Casamémoire. Pour réactiver le projet, il faut que la ville de Casablanca ,qui détient l'espace ,signe une convention avec le collectif. « L'idée, c'est de signer une convention de longue durée qui prévoit aussi une mise à disposition foncière du lieu » explique Aadel Essadani. Cette convention a été présentée il y a un mois devant la commission de la Culture du conseil de la Ville. « Nous attendons, la réponse de la ville, la balle est dans leur camp, cette convention va nous permettre de lancer les divers projets dans les anciens abattoirs et sur lesquels nous travaillons depuis un certain temps » souligne Aadel Esaadani. Dans la liste de ses projets évoqués, figurent entre autres un studio d'enregistrement et une résidence artistique. « Mais pour cela il faut sceller la convention et qu'on mette à notre disposition les lieux puisque c'est de cette manière que nous pourrons lever les fonds nécessaires auprès de plusieurs organismes internationaux » souligne cette même source de Casamémoire. Selon ce dernier, sans cession des lieux, ni Casamémoire, ni l'association des abattoirs ne pourront garantir des subventions pour financer les projets. « La communauté de Valence nous avait proposé un don de 300.000 euros pour financer le projet de studio d'enregistrement, mais elle nous a dit qu'elle ne pourrait pas se lancer dans cette entreprise tant qu'elle n'est pas sûre que c'est Casamémoire qui possède la gestion des lieux » confie Adel Essadani. Du côté du Conseil de la ville, c'est le silence radio. Contacté par le Soir échos, Soufiane Kartaoui, le président de la commission culturelle du conseil de la ville et le maire Mohammed Sajid sont restés injoignables. Casamémoire se retrouve actuellement à faire de l'animation dans les abattoirs, au lieu de mener de véritables projets culturels avec des programmations bien précises sur le long terme. «Même si la première convention qui nous lie à la ville s'est achevée ,il y a un an presque nous avons continué à exploiter l'endroit pour ne pas abandonner le projet » déclare Aadel Esaadani. Le collectif des abattoirs est aussi une condition importante pour gérer le lieu, mais cette structure qui devrait regrouper toutes les associations qui ont participé aux activités culturelles des abattoirs n'est pas encore créée.