Boujaâdia, un ex-détenu de Guantanamo, demande aux autorisés d'inclure les sept années passées au camp Delta dans la durée de la peine à laquelle il est condamné au Maroc. Saïd Boujaâdia, un ex-détenu de Guantanamo, a demandé dans un message envoyé de la prison de Kénitra, où il mène une grève de la faim en compagnie de 100 détenus salafistes, d'inclure les sept années passées au camp Delta dans sa peine au Maroc.Saïd Boujaâdia est le dernier Marocain extradé de Guantanamo. Il avait été libéré en mai 2008 de la base américaine à Cuba, où il était prisonnier depuis 2001. Agé de 41 ans, Saïd Boujaâdia avait été arrêté à la frontière afghano-pakistanaise Arrivé à Kénitra dans un avion militaire américain, Saïd Boujaâdia ait été interrogé par la BNPJ avant d'être déféré devant le tribunal antiterroriste de Salé. En novembre 2008, ce tribunal l'avait condamné à dix ans de prison pour «planification d'actes de sabotage» au Maroc. Selon l'accusation, l'homme avait été en contact avec les dirigeants d'Al-Qaïda en Afghanistan, et au Maroc avec les membres d'une «cellule dormante» dirigée par trois Saoudiens arrêtés par la police marocaine en 2002. Dans sa lettre, Boujaâdia indique qu'il avait été transféré le 9 octobre dernier de la prison Bourkaiz de Fès vers la prison centrale de Kénitra, « un autre Guantanamo marocain», selon sa lettre. « Je suis isolé dans une cellule ténébreuse et humide, en plus des harcèlements des gardiens membres du groupe d'intervention mobile». Dans sa lettre, Boujaâdia demande son transfert à la prison de Fès près du lieu de résidence de sa famille, le droit de correspondre et la comptabilisation des sept années de détention passées à Guantanamo, afin de les soustraire des 10 ans de prison qu'il purge actuellement au Maroc. Saïd Boujaâdia, écroué sous le numéro 27715, fait partie d'un groupe de plus de 100 détenus en grève de la faim à Kénitra. Ils ont tous été arrêtés dans le cadre de la lutte antiterroriste et condamnés à de lourdes peines selon la loi antiterroriste. Parmi ce groupe, figure Mohamed Raha, un Belgo-marocain condamné à 10 ans de prison en février 2008 pour avoir envoyé des kamikazes belges en Irak, ainsi que Noureddine Nafiaa alias Abou Mouaâd, condamné à 20 ans de prison. Ce cheikh radical est considéré comme le responsable religieux du GICM (Groupe islamique combattant marocain).