«Le collage, l'assemblage, les techniques mixtes représentent les procédés qui orientent et traduisent ma vision esthétique, dans la mesure où mon intervention purement plastique se manifeste pour ”désorienter l'image”». Benyounes Amirouche n'est pas très connu dans l'univers des artistes au Maroc. Pourtant, cela fait trente ans qu'il est entré dans ce monde et qu'il s'y intéresse de près. Ce critique d'art a réalisé sa première exposition collective en 1983 à Oujda. Aujourd'hui, il montre ses œuvres jusqu'au 12 décembre à la galerie d'art Mohammed El Fassi de Rabat. Intitulée Flash Back, cette exposition n'est pas une rétrospective, bien qu'elle dévoile des œuvres datant de 2007. «Il n'y a pas que mes travaux de 2007 mais aussi ceux de 2010, mes travaux tout récents», témoigne Benyounes Amirouche dans des propos au Soir échos. Alors, pourquoi cette exposition s'intitule-t-elle Flash Back ? «Il y a des travaux que j'ai commencé il y a quelques années et que je viens d'achever», confie l'artiste. Sa peinture interroge la mémoire. Son dada ? «Désorienter l'image». «Ma peinture repose sur une thématique de la mémoire. J'exploite, après sélection subtile, des objets plats et différents documents iconographiques portant une dimension nostalgique. Le collage, l'assemblage, les techniques mixtes représentent les procédés qui orientent et traduisent ma vision esthétique, dans la mesure où mon intervention purement plastique se manifeste pour “désorienter l'image”. Cette désorientation de l'image aboutit à une saturation de la plasticité. Mon œuvre est donc un acte pictural qui remonte à travers le temps et l'espace, une invitation cosmique d'échange et de partage…», souligne l'artiste. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Benyounes Amirouche est né en 1960 à Oujda. Plasticien, critique d'art et professeur d'arts plastiques (1989), il a enseigné l'histoire de l'art moderne à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Meknès à l'Université Moulay Ismaïl de 2004 à 2009. Ex-président de l'association ANFAS d'arts plastiques à Meknès (1992-93, 1995-96), il est membre actif de plusieurs associations culturelles : l'Union des écrivains marocains, l'Association des critiques d'art au Maroc (membre fondateur) et l'Association marocaine d'art photographique. En tant que critique d'art et chercheur, il est membre honoraire de l'Association des jeunes chercheurs en langue et littérature à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Meknès et a participé à de nombreuses manifestations scientifiques (colloques, journées d'études, congrès). Pendant plusieurs années, il a tenu une chronique chargée sur l'art, notamment dans Assahifa et Al Akhbar Al Maghribia. Auteur et traducteur de nombreux articles, essais et études relatives aux arts plastiques et à l'image en général, il a publié des dizaines d'écrits dans différents quotidiens marocains et londoniens.