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Environnement La mine est dans la ville
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 11 - 2010

La valorisation des déchets-ressources pourrait devenir l'un des «métiers mondiaux» du Maroc en lui offrant un positionnement stratégique futur de premier ordre en ce qui concerne le contrôle des matières qui ne seront plus qualifiées de «premières» mais de «basiques».
L 'un des enjeux majeurs du 21e siècle sera de maîtriser le réseau de récupération et de recyclage des matières premières ou de certains composants intégrés dans les produits en fin de vie et destinés au recyclage notamment en ce qui concerne les métaux. La majorité de ces nouveaux gisements se situent dans ce qu'on appelle aujourd'hui des «Mines urbaines». Ainsi un véhicule, un bâtiment, un appareil électrique ou encore un magazine deviennent des ressources de matières premières potentielles et constituent, de ce fait, un enjeu stratégique croissant. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des constructeurs automobiles afficher des taux de recyclage (potentiels) dépassant allégrement les 90% pour les modèles les plus récents.
Le monde développé s'est doté d'arsenaux réglementaires aussi divers que complexes afin de contraindre les producteurs à prendre une responsabilité croissante dans la collecte et le recyclage de leurs produits. Ces derniers, dans le but de séduire des consommateurs de plus en plus sensibles au respect de l'environnement, rivalisent d'initiatives et d'efforts pour montrer patte blanche tout en s'impliquant à travers divers lobbies pour réduire les impacts financiers issus de ces nouvelles contraintes.
D'autres producteurs ont cependant bien compris que la maîtrise complète du cycle de vie de leurs produits est un élément stratégique majeur pour la pérennisation et le développement de leur activité et se battent pour préserver leurs droits (et non plus devoirs) à récupérer leur produits en fin de vie.
Dans notre pays et d'un point de vue purement socio-économique, les systèmes de collecte et de recyclage de produits, en fin de vie, fonctionnent correctement grâce à un réseau informel quadrillant le territoire mais exposant les petites mains qui le servent, la population et l'environnement à une batterie de dangers parfois mortels en libérant des matières à travers des manipulations physiques, chimiques ou thermiques pour valoriser, souvent sommairement, leurs déchets-ressources. Malgré les nouvelles lois et décrets consacrés aux déchets, un circuit de collecte performant et répondant aux contraintes d'un développement durable, peine à voir le jour.
Une stratégie globale de collecte, de tri et de recyclage de ces déchets-ressources pourraient être définie en impliquant les consommateurs, les professionnels (y compris dans le secteur informel), les régulateurs, la société civile, des experts, des financiers et des communicants pour imaginer et mettre en œuvre un système réalisable, viable, cohérent et performant. Le système démarrerait au niveau de chaque habitation pour se prolonger et se spécialiser dans des centres de tri et de traitement professionnels. Des règles et des normes opérationnelles de manipulation, de stockage et de traitement des déchets-ressources seraient mises en œuvre avec un système de contrôle verrouillé autant par l'incitation que par une dissuasion efficace.
Nos centres de recherches et les entreprises du secteur seraient appelés à mobiliser leur «intelligence» (dans le sens anglo-saxon du terme) pour proposer des technologies et des processus de valorisation des ressources à partir des déchets disponibles sans avoir à réinventer la roue. Les pouvoirs publics aménageraient des pôles d'activités dédiés à ces nouveaux métiers par type de technologies à mettre en œuvre en fonction de critères sociaux, économiques, environnementaux, industriels et logistiques.
L'industrie lourde, qui jusqu'à il y a quelques décennies transformait en matière première des éléments bruts extraits de mère nature, sera à plus de 90% alimentée à partir de produits en fin de vie et devra sécuriser son approvisionnement. Ainsi, certains complexes miniers et industriels abandonnés ou en voie de l'être se verraient transformés, à travers un re-engineering technologique et financier astucieux, en complexes dédiés à l'industrie verte capable de valoriser de manière optimale les matières contenues dans les déchets-ressources.
Une compétition mondiale s'ouvre pour le contrôle stratégique des déchets-ressources et le Maroc peut (encore) se positionner dans ce domaine d'une part en maîtrisant la collecte et le traitement préliminaire des quantités (relativement faibles) de déchets-ressources générées sur son territoire et d'autre part en offrant une seconde vie à des friches industrielles revitalisées sous la forme de complexes ultramodernes avec l'aide des leaders mondiaux concernés et dissuadés, par ailleurs, dans leurs projets par une réglementation, une opinion publique et des activistes hostiles.
D'aucuns, dans notre pays, ne seraient pas enthousiastes à l'idée d'accueillir les déchets d'autres pays de la région et notamment des plus riches d'entre eux. Pourtant la valorisation des déchets-ressources pourrait devenir l'un des «métiers mondiaux» du Maroc en lui offrant un positionnement stratégique futur de premier ordre en ce qui concerne le contrôle des matières qui ne seront plus qualifiées de «premières» mais de «basiques». Il faudra cependant veiller à mettre en place des garde-fous très fiables pour ne pas transformer une opportunité de développement en catastrophe écologique majeure car comme disait si bien Victor Hugo : «Le prodige et le monstre ont les mêmes racines».


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