Rabat accueille la première conférence de soutien aux victimes africaines du terrorisme    Laftit: Un esprit de responsabilité collective caractérise la préparation des prochaines échéances législatives    Le Conseil de la Commune de Casablanca approuve en session extraordinaire la création de la Société des infrastructures sportives    Watford : Othmane Maamma signe son premier but avec les Hornets (vid)    Coupe arabe 2025 : Les Lions de l'Atlas s'imposent face aux Comores. El Bakraoui MOTM    Coupe arabe (Groupe du Maroc) : l'Arabie Saoudite bat Oman (2-1)    Le FIFM rend hommage à Raouya, l'icône marocaine qui a marqué des générations    Le Salon du livre du CNEM investit l'Artorium pour célébrer la bibliodiversité marocaine    Sahara : Alger et le polisario en réunion stratégique avant un mois de décembre décisif    La RDC déclare la fin de la dernière épidémie d'Ebola    Sahara marocain: Le Niger salue l'adoption de la résolution historique 2797 du Conseil de sécurité    Le Maroc appelle à une mobilisation pour placer les victimes au cœur de l'action antiterroriste africaine    Revue de presse de ce mardi 2 décembre 2025    Casablanca : La cour d'appel convoque les plaignantes dans le dossier du propriétaire des salles City Club    Affaire S. Benjelloun : Pas de désistement confirmé de l'ex-mari, l'influenceuse demeure incarcérée    Smeia - BMW célèbre dix ans de partenariat avec le Festival International du Film de Marrakech et dévoile une activation culturelle inédite    La Bourse de Casablanca finit dans le rouge    Taza : Deux ouvriers morts dans l'effondrement d'une grue    Maroc : Le mariage des mineurs passe de 26 298 cas en 2017 à 8 955 en 2024    Maroc : Alerte orange, chutes de neige et fortes rafales de vent mercredi    M. Hammouchi reçoit le nouveau sous-secrétaire général du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme    Energie : OCP Green Energy met en service la première phase de son programme solaire de 202 MWc    Taager mise sur Casablanca pour accélérer l'entrepreneuriat digital au Maroc    Cameroun : Marc Brys officiellement limogé à quelques semaines de la CAN 2025    M-AUTOMOTIV Nour Rallye Raid 2025 : une aventure féminine 100 % marocaine qui a fait vibrer le Sud    CAN Maroc 25 : l'Egypte dévoile une pré-liste de 28 joueurs et lance sa préparation    Amical Maroc-Afrique du Sud : horaire ? diffusion ? Enjeux ?    Lamine Yamal : « J'aurai toujours de l'amour pour le Maroc »    Samsung franchit un cap avec le Galaxy Z TriFold, son premier smartphone à triple pliage    Cours des devises du mardi 02 décembre 2025    Révision des listes électorales : les inscriptions ouvertes jusqu'au 31 décembre 2025    Le Maroc place la résilience des victimes au cœur de la lutte contre le terrorisme en Afrique    Interview avec Amr Moussa : "La solution à deux Etats est encore possible, il ne faut pas désespérer"    Patrimoine géologique : Marrakech, vitrine africaine    Rome: Le Maroc élu à la vice-présidence du Conseil de la FAO    Vague d'enlèvements au Nigeria : Le ministre de la Défense jette l'éponge    FIFM 2025. Maryam Touzani présente son film « Calle Malaga » à Marrakech    Kayouh: les indicateurs du transport entre 2022 et 2025 dépassent les niveaux d'avant Covid-19    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif appuie les hôpitaux arabes de la ville sainte    Sida : baisse de 22 % des nouvelles infections enregistrées entre 2013 et 2024    Avant sa projection au FIFM, le film "El-Sett" crée la controverse en Égypte    Carmen Maura : "Dans Calle Málaga, Maryam Touzani m'a dirigée comme si le rôle lui appartenait"    Mission n° 611... La Chine continue de renforcer sa flotte spatiale avec le lancement d'un nouveau satellite    Chutes de neige et fortes rafales de vent mercredi dans plusieurs provinces du Royaume    Airbus immobilise 6000 avion pour défaillance d'un logiciel    Casablanca : La 2è édition du Festival Amwaj se tiendra du 04 au 07 décembre 2025    FIFM. Jodie Foster : « La force d'un acteur réside dans sa singularité »    FIFM. Quand l'art dit non au box-office : Virginie Efira et Chiara Mastroianni défendent un cinéma libre à Marrakech    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Environnement La mine est dans la ville
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 11 - 2010

La valorisation des déchets-ressources pourrait devenir l'un des «métiers mondiaux» du Maroc en lui offrant un positionnement stratégique futur de premier ordre en ce qui concerne le contrôle des matières qui ne seront plus qualifiées de «premières» mais de «basiques».
L 'un des enjeux majeurs du 21e siècle sera de maîtriser le réseau de récupération et de recyclage des matières premières ou de certains composants intégrés dans les produits en fin de vie et destinés au recyclage notamment en ce qui concerne les métaux. La majorité de ces nouveaux gisements se situent dans ce qu'on appelle aujourd'hui des «Mines urbaines». Ainsi un véhicule, un bâtiment, un appareil électrique ou encore un magazine deviennent des ressources de matières premières potentielles et constituent, de ce fait, un enjeu stratégique croissant. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des constructeurs automobiles afficher des taux de recyclage (potentiels) dépassant allégrement les 90% pour les modèles les plus récents.
Le monde développé s'est doté d'arsenaux réglementaires aussi divers que complexes afin de contraindre les producteurs à prendre une responsabilité croissante dans la collecte et le recyclage de leurs produits. Ces derniers, dans le but de séduire des consommateurs de plus en plus sensibles au respect de l'environnement, rivalisent d'initiatives et d'efforts pour montrer patte blanche tout en s'impliquant à travers divers lobbies pour réduire les impacts financiers issus de ces nouvelles contraintes.
D'autres producteurs ont cependant bien compris que la maîtrise complète du cycle de vie de leurs produits est un élément stratégique majeur pour la pérennisation et le développement de leur activité et se battent pour préserver leurs droits (et non plus devoirs) à récupérer leur produits en fin de vie.
Dans notre pays et d'un point de vue purement socio-économique, les systèmes de collecte et de recyclage de produits, en fin de vie, fonctionnent correctement grâce à un réseau informel quadrillant le territoire mais exposant les petites mains qui le servent, la population et l'environnement à une batterie de dangers parfois mortels en libérant des matières à travers des manipulations physiques, chimiques ou thermiques pour valoriser, souvent sommairement, leurs déchets-ressources. Malgré les nouvelles lois et décrets consacrés aux déchets, un circuit de collecte performant et répondant aux contraintes d'un développement durable, peine à voir le jour.
Une stratégie globale de collecte, de tri et de recyclage de ces déchets-ressources pourraient être définie en impliquant les consommateurs, les professionnels (y compris dans le secteur informel), les régulateurs, la société civile, des experts, des financiers et des communicants pour imaginer et mettre en œuvre un système réalisable, viable, cohérent et performant. Le système démarrerait au niveau de chaque habitation pour se prolonger et se spécialiser dans des centres de tri et de traitement professionnels. Des règles et des normes opérationnelles de manipulation, de stockage et de traitement des déchets-ressources seraient mises en œuvre avec un système de contrôle verrouillé autant par l'incitation que par une dissuasion efficace.
Nos centres de recherches et les entreprises du secteur seraient appelés à mobiliser leur «intelligence» (dans le sens anglo-saxon du terme) pour proposer des technologies et des processus de valorisation des ressources à partir des déchets disponibles sans avoir à réinventer la roue. Les pouvoirs publics aménageraient des pôles d'activités dédiés à ces nouveaux métiers par type de technologies à mettre en œuvre en fonction de critères sociaux, économiques, environnementaux, industriels et logistiques.
L'industrie lourde, qui jusqu'à il y a quelques décennies transformait en matière première des éléments bruts extraits de mère nature, sera à plus de 90% alimentée à partir de produits en fin de vie et devra sécuriser son approvisionnement. Ainsi, certains complexes miniers et industriels abandonnés ou en voie de l'être se verraient transformés, à travers un re-engineering technologique et financier astucieux, en complexes dédiés à l'industrie verte capable de valoriser de manière optimale les matières contenues dans les déchets-ressources.
Une compétition mondiale s'ouvre pour le contrôle stratégique des déchets-ressources et le Maroc peut (encore) se positionner dans ce domaine d'une part en maîtrisant la collecte et le traitement préliminaire des quantités (relativement faibles) de déchets-ressources générées sur son territoire et d'autre part en offrant une seconde vie à des friches industrielles revitalisées sous la forme de complexes ultramodernes avec l'aide des leaders mondiaux concernés et dissuadés, par ailleurs, dans leurs projets par une réglementation, une opinion publique et des activistes hostiles.
D'aucuns, dans notre pays, ne seraient pas enthousiastes à l'idée d'accueillir les déchets d'autres pays de la région et notamment des plus riches d'entre eux. Pourtant la valorisation des déchets-ressources pourrait devenir l'un des «métiers mondiaux» du Maroc en lui offrant un positionnement stratégique futur de premier ordre en ce qui concerne le contrôle des matières qui ne seront plus qualifiées de «premières» mais de «basiques». Il faudra cependant veiller à mettre en place des garde-fous très fiables pour ne pas transformer une opportunité de développement en catastrophe écologique majeure car comme disait si bien Victor Hugo : «Le prodige et le monstre ont les mêmes racines».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.