L'opéra de Pékin, le repas gastronomique des Français, la fauconnerie ou la diète méditerranéenne font désormais partie du patrimoine de l'Humanité au même titre que l'acupuncture chinoise ou le flamenco espagnol. Explications. La « liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité » a été instituée par une Convention signée en 2003, ratifiée à ce jour par 132 pays, et visant à protéger les cultures et traditions populaires, au même titre que les sites et les monuments, qui ont fait l'objet d'une précédente convention en 1972. Elle préconise la sauvegarde d'éléments tels que les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers, ou encore les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel. Une liste enrichie de 46 nouveaux éléments Formé de 24 membres, le comité intergouvernemental de l'Unesco (l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Nairobi du 15 au 19 novembre dernier, a examiné une cinquantaine de candidatures issues de 31 pays, enrichissant la liste (qui comptait 166 éléments issus de 77 pays) de 46 nouveaux éléments. Pour être inscrits, ces derniers doivent répondre à une série de critères dont celui de contribuer à faire connaître le patrimoine culturel immatériel et de favoriser la prise de conscience de son importance. Le Maroc obtient l'inscription de deux éléments Après l'inscription de l'espace culturel de la place Jamaâ El Fna et du Moussem de Tan-Tan en 2008, deux éléments proposés par le Maroc dans le cadre de candidatures collectives ont été retenus cette année. Il s'agit de la diète méditerranéenne proposée en compagnie de l'Espagne, la Grèce et l'Italie. Cet ensemble de savoir-faire, connaissances, pratiques et traditions va du paysage à la table, y compris les cultures, la récolte ou la moisson, la pêche, la conservation, la transformation, la préparation et, en particulier, la consommation d'aliments. Avec les Emirats arabes unis, la Belgique, la République tchèque, la France, la République de Corée, la Mongolie, le Qatar, l'Arabie saoudite, l'Espagne et la République arabe syrienne, le Maroc a fait inscrire la fauconnerie, un patrimoine humain vivant et une activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine pour se procurer de la nourriture, elle est associée à l'esprit de camaraderie et de partage, plus qu'à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration. La fauconnerie est le socle d'un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent. Traditionnel, contemporain et vivant à la fois L'Unesco a également inscrit le « repas gastronomique des Français », décrit comme « une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie (…) tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles ». La cuisine traditionnelle mexicaine et l'art du pain d'épices en Croatie du Nord ont aussi été distingués. C'est la première fois que des gastronomies figurent au patrimoine de l'Humanité. L'artisanat a lui aussi été honoré, que ce soit l'art traditionnel du tissage du tapis azerbaïdjanais en République d'Azerbaïdjan, le savoir-faire de la dentelle au point d'Alençon en France, les savoir-faire traditionnels du tissage des tapis à Kashan en Iran, le Yuki-tsumugi, technique de production de soierie au Japon ou le Daemokjang, architecture traditionnelle en bois en République de Corée. Plus anecdotiques : le festival de lutte à l'huile de Kırkpınar en Turquie ou les Castells, tours humaines érigées par les membres de groupes d'amateurs dans les villes et villages de Catalogne. Rendez-vous l'année prochaine pour une autre session. 163 dossiers ont déjà été déposés. Le Maroc a fait inscrire la fauconnerie, un patrimoine humain vivant et une activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel.