L'Afrique franchit la barre des 500 millions d'utilisateurs de mobiles à fin septembre. Le continent africain vient de franchir la barre du demi-milliard d'utilisateurs de téléphones portables, selon une étude réalisée par les experts anglais d'Informa Telecom &Media En effet, le rapport fait état de 506 millions de personnes utilisant le téléphone mobile à fin septembre de l'année en cours. Ce qui porte la proportion de l'Afrique au niveau mondial à plus de 10%. Le continent qui a enregistré la croissance de marché la plus rapide avec 18% sur les 9 premiers mois de 2010 dispose des meilleures perspectives de croissance dans ce secteur. Le rapport indique ainsi que le marché africain continue d'offrir de réelles opportunités pour les investisseurs notamment dans le segment «Voix». Si sur le marché nord-africain, le taux de pénétration oscille entre 90 et 100%, il n'est compris qu'entre 30 et 40% dans les pays d'Afrique subsaharienne. En outre, le rapport prévoit, à l'horizon 2015, plus de 265 millions d'abonnements au mobile haut débit, soit 31% du total des abonnements mobiles qui s'élèvera à quelques 842 millions à terme. Un véritable bond comparé aux 12 millions que compte le continent en termes d'abonnements au mobile haut débit en 2010. Sur le registre des utilisateurs du Mobile banking, leur nombre s'établira, selon les prévisions d'Informa Telecom & media, à quelque 360 millions à l'échéance 2014. Une connectivité améliorée Quelles sont les raisons d'une telle croissance ? Selon le centre de recherches anglais spécialisé dans les télécoms, l'extension des infrastructures sous-marines en fibre optique sur les deux dernières années, a permis une amélioration substantielle de la bande passante. Ce qui, par ricochet, a haussé le niveau de connectivité du continent et les opportunités pour les investisseurs dans le segment des Data services. Le rapport précise, toutefois, que le taux de pénétration dans les zones rurales demeure inférieur à 10%. Pour le mobile haut débit, ce taux ne dépassait pas les 2,5% au premier trimestre de l'année en cours. Le potentiel du marché africain a provoqué une véritable ruée des opérateurs globaux de télécoms. Bharti Airtel a repris les activités du Koweïtien Zain dans quinze pays africains. Dans la foulée, le géant indien s'est associé à IBM qui s'est vu confier la gestion des infrastructures techniques de Bharti Airtel en Afrique. Ce qui laisse entrevoir une révolution à ce niveau-là, pronostique le rapport. Dernièrement, l'opérateur indien en a exposé les grandes lignes. Le Nigeria pointe comme le marché le plus important d'Afrique avec 16% de part de marché sur le segment des mobiles, suivi par l'Egypte et l'Afrique du Sud, respectivement deuxième et troisième de ce classement. Le rapport fait également état des marchés les plus dynamiques sur les 9 derniers mois. Sur ce point, l'Egypte, le Nigeria, le Maroc, la Tanzanie et le Zimbabwe ont totalisé une proportion de 48% des 54 millions d'utilisateurs additionnels enregistrés de janvier à septembre 2010. Concernant les perspectives sur ce point à l'horizon 2015, le forecast prévoit des croissances atteignant les 100% pour les pays d'Afrique centrale et de l'Est à l'exemple de l'Ethiopie, de Madagascar et du Congo, cite le rapport. Interview Kerem Arsal, analyste au sein de Pyramid Research « Le marché des Smartphones atteindra 35 à 45% à l´horizon 2015 en Afrique du Nord » Le marché africain va-t-il répondre à cette compétition entre opérateurs globaux de télécoms? Je pense qu'une compétition entre les opérateurs globaux visant à accroître leur «Footprint» sur le continent est déjà engagée. Entre Vodafone, France Telecom, Bharti Airtel entre autres, on ne compte plus les opérateurs globaux qui cherchent à se diversifier sur le continent africain. De même, l'opérateur Q-tel détient des participations au sein de plusieurs opérateurs nord-africains. Sur le segment «Voix», le potentiel des pays subsahariens est important du fait de l'amélioration de la connectivité dans cette partie grâce notamment aux extensions des réseaux de fibre optique tant à l'est qu'à l'ouest du continent. L'autre critère qui permet de faire un tel pronostic est le faible taux de pénétration qui se situe dans une fourchette de 30 à 40%. Ces perspectives doivent toutefois prendre en considération les facteurs de stabilité politique de ces pays. Quelles sont les perspectives pour l'Afrique du Nord ? Le réel potentiel pour la région de l'Afrique du Nord se trouve dans le marché des «Smartphones». On estime le taux de conversion des terminaux traditionnels en «Smartphones» à l'horizon 2015 dans une fourchette comprise entre 35 et 45%. La raison est simple : la 3G n'est plus perçue actuellement comme un produit de luxe Elle s'est standarisée dans les marchés tunisien et marocain. La même évolution est constatée en Algérie, à l'instar des marchés du Moyen-Orient déjà convertis aux «Smartphones». De plus, les «Smartphones» affichent des prix à la baisse sur ces marchés. Une autre raison qui conforte ces prévisions est que les opérateurs comptent de plus en plus sur les revenus générés par les Data services. Dans cette optique, on assiste à des partenariats entre opérateurs et fabricants de terminaux 3G dans le but de tirer profit de ce marché prometteur.