Mardi, la situation à Laâyoune était tendue, la ville est devenue presque déserte, les importants moyens déployés, autour du camp, laissent prédire le pire au cas où un ordre de dispersion du camp sera donné. Après plusieurs jours de rassemblement au camp de Agdayme Izik à 14 kilomètres de Laâyoune, la situation est toujours tendue. Mardi les protestataires ont renouvelé leurs demandes de lots de terrain et de travail pour lever le camp. Selon une source sur place, le camp a organisé sa propre garde et instauré le couvre-feu de minuit à 6 heures du matin. Les stupéfiants et l'alcool sont interdits, chaque personne qui enfreint cette loi est automatiquement expulsée du camp. C'est ce qui est arrivé à Djija un repris de justice notoire à Laâyoune, l'homme par qui le scandale arrive, suite à l'incident survenu dans un barrage de la gendarmerie et qui a causé la mort d'un jeune garçon. «Nous ne sommes pas venus ici avec les drapeaux du Polisario ni même pour revendiquer l'indépendance, ce qui nous a poussés à venir ici, c'est l'exclusion et la pauvreté», affirme une cinquantaine dans une déclaration donnée à notre confrère Mounir Kettaoui, mardi, au camp d'Izik. Les protestataires qui se disent les authentiques habitants de Laâyoune depuis l'époque espagnole, se disent avoir été lésés par les autorités locales qui ont favorisé les transfuges et ont marginalisé les citoyens qui sont restés fidèles à la patrie. Mardi, la situation à Laâyoune était tendue, la ville est devenue presque déserte, les importants moyens déployés, autour du camp, laissent prédire le pire au cas où un ordre de dispersion du camp sera donné. Le 24 octobre, la Gendarmerie royale de Laâyoune avait arrêté Ahmed Daoudi, alias Djija, qui avait forcé, dimanche, en compagnie de six autres personnes à bord d'un véhicule 4×4, un point de contrôle pour entrer de force dans le camp pour venger son expulsion du camp. Mardi la Ligue des défenseurs des droits humains au Sahara a demandé l'ouverture d'une enquête pour élucider les circonstances de l'incident de la mort d'un mineur de14 ans. La Ligue a renouvelé sa demande aux manifestants afin de lever le camp et entrer en dialogue avec les autorités afin de désamorcer la situation de crise actuelle. Selon les éléments dont dispose la ligue dont le siège se trouve à Laâyoune, le campement d'Izik serait devenu une zone de non-droit pour les repris de justice et les délinquants. La ligue a demandé, aussi au gouvernement, de procéder à un recensement transparent pour identifier les personnes qui vivent vraiment une situation difficile.