De hautes personnalités politiques et économiques prennent part à la 3e édition de la World Policy Conference de Marrakech. La bonne gouvernance, avec tous les défis majeurs qu'elle impose, a été au cœur des débats des conférenciers. En l'espace d'un week-end, le célébrissime palace La Mamounia a pris les allures d'une forteresse et les chasseurs-mascottes du mythique hôtel ont été remplacés par des colosses appartenant aux différents services de sécurité du pays. Ce branle-bas dominical avait ses raisons : les travaux de la troisième édition de la World Policy Conference (WPC), qui se sont ouverts samedi matin à Marrakech, avec la participation d'éminentes personnalités du monde politique et économique. Organisée à l'initiative de l'Institut français des relations internationales (IFRI), cette rencontre s'érige comme une plateforme indépendante de débats sur les questions de la gouvernance mondiale en rapport avec les défis de notre temps. La cérémonie d'ouverture de cette rencontre internationale a été marquée, d'abord, par le message adressé par le souverain et dont la lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri. Dans ce message, le roi a appelé à veiller à l'éclosion de ce qu'il conviendrait d'appeler une «biodiversité de la globalisation», soulignant que les rôles des principaux espaces régionaux doivent être définis d'une manière plus rigoureuse : «Le partage d'une vision innovante sur les relations transatlantiques Sud-Sud, propres à rapprocher les ensembles régionaux de l'Afrique de ceux de l'Amérique latine, est de nature à ouvrir de nouvelles perspectives pour le transfert de savoir-faire, annonçant ainsi une profonde recomposition des rapports de force politiques, des règles du jeu économique et des mouvements des idées», a déclaré le souverain. S'exprimant à l'ouverture de cette conférence, Thierry de Montbrial, le président fondateur de l'IFRI, a souligné l'ambition de cet Institut de participer activement à la refonte du système de gouvernance susceptible de renforcer la sécurité mondiale à l'avenir et de permettre de résoudre harmonieusement nombre de problématiques actuelles. Le but de cette conférence est en effet de «mettre ensemble à la fois des acteurs de la politique internationale et les autres parties prenantes ; une immense tâche à laquelle il faut apporter une contribution positive », comme le souligne Monbrial. De son côté, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en visite au Maroc, pour la première fois en tant que SG de l'ONU, a déclaré que la mondialisation ne pouvait pas perpétuer les inégalités du passé et que le moment est venu pour resserrer les rangs. Il a identifié trois principaux défis pour la gouvernance mondiale, en l'occurrence s'assurer que l'économie mondiale fonctionne pour tout le monde, lutter contre le changement climatique et répondre aux défis des migrations et du crime organisé. Lancée en 2008, la WPC, qui est organisée pour la deuxième année consécutive à Marrakech, réunit des personnalités de premier rang dont le secrétaire général des Nations Unies, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et l'ambassadeur de Corée auprès du G20, Ahn Ho-Young. La World Policy Conference est une rencontre internationale indépendante conçue comme un lieu de réflexion collective et d'échanges entre décideurs visant à améliorer la gouvernance mondiale sous ses aspects global et régional, géopolitique, politique, économique et financier. Elle réunit quelque 150 hommes politiques, responsables d'organisations multinationales, présidents de grandes entreprises et d'éminents experts et chercheurs. L'IFRI, organisateur de cette conférence, est le premier think tank indépendant français consacré à l'analyse des questions internationales.