Abdeslam Boutayeb : «Il n'y a pas eu de volte-face de Madrid. La présidence du gouvernement et une source anonyme, relayée par une dépêche de l'agence Europa Press, nous ont confirmé l'octroi d'une aide à notre subvention». L'association de Boutayeb tente de localiser les fosses communes dans lesquelles sont enterrés les soldats marocains enrôlés de force pars l'armée de Franco durant la guerre civile espagnole (1936-1939). mohamed jaabouk Volte-face. Apparemment, le gouvernement espagnol est sur le point de reporter à une date ultérieure l'octroi des 60.000 euros promis à l'ONG Centre pour la mémoire commune et l'avenir. C'est du moins ce que laisse entrevoir une dépêche de l'agence Europa Press s'appuyant sur des sources au sein du gouvernement espagnol. La raison de ce changement brusque pourrait être attribuée aux pressions exercées par la droite espagnole. En effet, les milieux conservateurs rejettent toute subvention à une association marocaine qui réclame la rétrocession au Maroc de Sebta et Melilia. Dans des déclarations au « Soir échos », Abdeslam Boutayeb, le président du Centre pour la mémoire commune et l'avenir, dément cette information, précisant qu'« il n'y a pas de volte-face de Madrid, puisque c'est la présidence du gouvernement qui nous a confirmé l'octroi de l'aide à notre subvention et une source non identifiée comme c'est dans la dépêche de l'agence Europa Press ». Le dernier obstacle à la réception des 60.000 euros a été dépassé. « En août dernier, nous avons adressé à la présidence du gouvernement espagnol une copie traduite de l'autorisation délivrées par les autorités marocaines à notre association », confie-t-il. Concernant, les présides occupés de Sebta et Melilia, Boutayeb lance un « appel pour l'ouverture d'un dialogue libre sur tous les dossiers en suspens entre le Maroc et l'Espagne ». Pour lui, la question de Sebta et Melilia est « très compliquée ». Et d'ajouter que « le champ d'action de notre centre n'est pas exclusivement Sebta et Melilia mais l'héritage colonial, que ce soit de la France ou de l'Espagne ». Au passage, le président du Centre pour la mémoire commune et l'avenir critique ouvertement les positions du Parti Popular à l'égard du Maroc, qu'il qualifie de « superficielles » et d'appeler la direction du PP à « cesser de faire du Maroc une carte électoraliste » dans sa guerre contre le PSOE de Zapatero. Pour mémoire, l'ONG que préside Abdeslam Boutayeb a présenté, en mars dernier, au gouvernement espagnol une demande de subvention en totale conformité avec la loi dite « Mémoire historique », votée en 2007 par les députés espagnols. Cette loi est une reconnaissance tardive par l'Etat espagnol des violations des droits de l'homme commises durant la dictature de Francisco Franco prône le rétablissement et la recherche des fosses communes de victimes de cette sombre phase de l'histoire de l'Espagne.. Des aides ont été allouées à des associations : 2,4 millions d'euros en 2007, 3,3 millions en 2008 , presque 4 millions en 2009 et en 2010, 5.681.000 euros. Forte de cette loi, l'association de Boutayeb veut sa part du gâteau afin d'enquêter sur le sort des soldats marocains enrôlés de force dans l'armée de Franco et qui ont trouvé la mort durant la guerre civile en Espagne (1936-1939). L'Odans les présides occupés de Sebta et Melilia. Pour cela, elle compte sur la collaboration d'une institution scientifique spécialisée dans ce domaine du nom de Condurjio Raval. Droits de l'Homme Enquêter sur les crimes de guerre commis durant la guerre civile en Espagne (1936-1939) et la dictature de Franco est tout sauf une sinécure. La grande influence des milieux conservateurs dans les sphères du pouvoir a établi une véritable chape de plomb sur cette époque, administrant une cure d'amnésie collective à l'ensemble de la population espagnole. Même la loi dite « Mémoire historique », votée en 2007 par les députés, n'a pas réussi à faire sauter ce verrou, puisqu'elle a interdit à la justice espagnole de fouiller dans les années sombres de la dictature. Le célèbre juge Baltazar Garzon a été dans l'incapacité d'enquêter sur des violations des droits de l'homme commises sur des Espagnols et en Espagne.