Deux semaines après la publication dans le Bulletin officiel des nouveaux statuts et du nouvel organigramme du ministère du Commerce de l'industrie et des nouvelles technologies, un haut responsable du département s'exprime enfin sur les tenants et les aboutissants de ce chamboulement organisationnel. C'est Mounia Boucetta, fraîchement nommée secrétaire-générale du ministère qui accepte de donner des explications par rapport à ce sujet, dans une discussion en aparté en marge de la présentation de la deuxième édition des Morocco Awards. «La nouvelle organisation est dictée par le plan Emergence», lance d'emblée Boucetta. En effet, l'une des actions prévues dans le cadre de la politique de développement industriel était de réformer le département ministériel chargé du secteur. Mais le changement organisationnel a été initié avant l'annonce officielle de la stratégie Emergence II. Depuis qu' Ahmed Réda Chami a pris place à la tête du département, il lancé les ateliers de restructuration de son organisation. «Les nouveaux statuts et le nouvel organigramme émanent de la volonté d'optimiser l'organisation du ministère», souligne Boucetta. Cette optimisation passe par l'adaptation de la structure du ministère à ses nouvelles vocations qui associent les nouvelles technologies au commerce et à l'industrie. À cela s'ajoutent, les exigence de suivi de la réalisation des trois stratégies phares qui engagent Chami et son département, à savoir Emergence 2, Rawaj et Maroc Numeric 2013. La mise en application de la nouvelle organisation se traduira également par la réaffectation de plusieurs cadres du ministère vers de nouvelles fonction dans de nouvelles direction. La secrétaire-générale du ministère le reconnaît d'ailleurs. «On a constaté plusieurs redondances au niveau de la structure de notre ministère», confirme-t-elle. Les redondance ne se limitent pas à la structure centrale du ministère mais elle s'étendent aux fonctions des agences et autres structures qui dépendent du département de Chami. En effet, d'autres redondances ont été constatées entre les fonction du ministère et de structures tels que l'AMDI, l'ANPME, l'OMPIC… La nouvelle structure vise, selon Boucetta, à les éliminer. Mais il suffit de voir la nouvelle organisation pour se rendre compte que visiblement la redondance persiste, ne serait-ce qu'au niveau de la fonction du développement des zones d'activités, qui sont dédiées au commerce à l'industrie et aux services. Théoriquement, cette fonction incombe aussi bien à une nouvelle direction baptisée «Direction des espaces d'accueil» qu'à l'AMDI dont les statuts lui permettent de développer des zones d'activités. «C'est le seul point où l'on peut soupçonner des redondances, mais en pratique il n'y en a pas», précise Boucetta. «En effet, le ministre a jugé utile que l'AMDI soit concentrée sur les fonctions de promotion de la destination Maroc pour les investisseurs. Le développement des zones d'activités incombe exclusivement à la Direction des espaces d'accueil», annonce-t-elle. Voilà une fonction de moins pour Fathallah Sijilmassi DG de l'AMDI. Au-delà des tenants et des aboutissant de la nouvelles organisation, et de ce qu'elle implique pour le partage des fonction au sein du ministère du Commerce et de l'industrie, le citoyen lambda se pose une question existentielle. À quoi ont servi ce chamboulement organisationnel et l'ensemble des stratégies qui l'ont précédé ? Jusqu'à maintenant, les chiffres du commerce extérieur montrent clairement que les exportation des produits industriels, à l'exception de certains secteurs, ne font que dégringoler. «L'important c'est que la dynamique de réforme soit bien installée», réplique Boucetta. «Ce qui nous rassure, c'est que le secteur industriel continue à recruter et à se développer, contrairement à l'Espagne, par exemple, où l'on ne parle que de pertes d'emplois et de récession», poursuit-t-elle. En plus, la secrétaire générale du ministère du Commerce et de l'industrie précise que bon nombre de projets lancés dans le cadre du plan Emergence II ne commenceront à donner effectivement leurs fruits qu'à compter de 2012 voire même 2013.