Des doutes sur la conformité de cette partie aux délais préétablis. Fortes potentialités touristiques à valoriser. Les fidèles du très officiel journal télévisé de la première chaîne nationale se souviennent bien du jour où le roi devait se rendre en 4*4 dans une localité éloignée des montagnes du Rif pour lancer la réalisation d'un des tronçons de la rocade méditerranéenne. Un projet révolutionnaire pour le littoral méditerranéen et qui consiste, pour rappel, à relier Tanger à Saïdia par une chaussée de 12 m en bon état. Jusque-là, les routes du Nord, notamment celles reliant les localités du littoral méditerranéen, étaient connues pour être les plus difficiles à l'échelle nationale. Plus d'une année après l'inauguration royale, où en est le projet de la rocade méditerranéenne ? A en croire des sources bien informées, les tronçons de l'Est sont tous bouclés. De Saïdia à Al Hoceïma en passant par Nador, les travaux sont bien avancés voire même bouclés, selon nos sources. Même la partie reliant Al Hoceïma à Oued Laou avance conformément aux délais. Quant au tronçon Tanger-Tétouan, il est ouvert depuis longtemps à la circulation. Mais le problème se situerait selon nos sources au niveau du tronçon Tétouan-Oued Laou. C'est cette partie qui accuserait des retards sensibles par rapport aux délais préétablis. Malgré cela, des sources officielles annoncent que l'ouverture de ce trançon est prévue pour l'année prochaine, mais les connaisseurs de ce chantier doutent fortement de cette annonce. Ils estiment qu'une livraison en début 2012 serait plus réaliste. Quel est le problème qui retarderait la livraison de ce tronçon hautement stratégique ? Il en existe, en fait, deux. Le premier est d'ordre naturel. En effet, les ingénieurs et société de BTP interviennent sur une zone extrêmement instable. Les études techniques ont dû être réajustées à chaque fois pour s'adapter à la difficulté du site. De plus, le chantier a nécessité l'activation de la quasi-totalité des procédures de construction routière connues. A tel point que des experts estiment que le coût au kilomètre du tronçon en question devrait être supérieur à celui d'une autoroute sur un site plus ou moins standard. Ceci dit, les conditions géologiques et naturelles ne sont pas les seules responsables de l'éventuel retard. Certaines conditions d'exécution des travaux auraient retardé l'exécution des chantiers. Parmi ces conditions, selon nos sources, l'inclusion des études dans les appels d'offres adressés aux sociétés de construction routière sélectionnées. Celles-ci devaient ainsi commander elles-mêmes la réalisation des études auprès du bureau d'études avant de démarrer les travaux. Les entreprises de BTP n'étant pas des spécialistes des études techniques, la réalisation de celles-ci aurait connu quelques décalages. Théoriquement, les études et les travaux devaient faire l'objet de marchés séparés. A cela s'ajoute la différence constatée dans le rythme de réalisation des travaux entre les entreprises étrangères et marocaines, mandatées pour la réalisation du chantier. Même si les doutes sur le retard du chantier se concrétisent, la rocade méditerranéenne devrait absolument être bouclée. Il suffit de dire que c'est un chantier qui, à maintes reprises, a profité d'un suivi royal très rapproché. Son intérêt est incontestable pour la région du Nord, mais plus exactement pour le littoral de Tétouan à Oued Laou. Des opérateurs ayant travaillé sur place parlent de paysages naturels hors pair et de plages vierges à très haut potentiel touristique. Si ce potentiel est bien exploité, le littoral Tétouan-Oued Laou peut même être plus attrayant que celui de Tamouda Bay reliant Mdiq et Fnideq. En plus du tourisme, le littoral Tétouan-Oued Laou est sans doute le plus riche en poisson de la côte méditerranéenne. D'ailleurs, plusieurs ports de pêche et villages de pêcheurs sont prévus dans la région, selon nos sources. Mais la clé de valorisation de ce potentiel, aussi bien dans le tourisme que dans la pêche, est sans doute la rocade méditerranéenne considérée comme le seul moyen pour désenclaver cette région associée, jusqu'à nos jours, à la culture et le trafic du cannabis ainsi qu'à la migration illégale.