Grâce aux grands chantiers déjà entamés, «notre pays dispose désormais d'un cadre stable et clair pour son développement économique et d'une capacité de résilience face aux effets et impacts de la crise financière mondiale». «Notre système éducatif -depuis longtemps plombé par des entraves démagogiques ayant empêché la mise en oeuvre de réformes constructives- continuera, hélas, à obérer les énergies de l'Etat et les potentialités des couches populaires». Les questions économiques ont largement dominé le discours de la fête du Trône : Plan Vert, Halieutis,Vision 2010, environnement, investissements, classe moyenne et autres équilibres macro-économiques… ont été les axes phares du discours royal du 30 juillet. «Grâce à ces plans et projets, notre pays dispose désormais d'un cadre stable et clair pour son développement économique et d'une capacité de résilience face aux effets et impacts de la crise financière mondiale. En effet, ceux-ci ont largement favorisé le positionnement du Maroc comme destination attractive pour les investissements productifs et en tant qu'axe majeur des échanges aux plans régional et international». L'heure est à l'optimisme, mais qui demeure modéré face à une conjoncture fragilisée. L'enseignement est un moment phare dans le discours de la fête du trône. Là, le constat royal est accablant pour les personnes chargées d'impulser un second souffle à un système éducatif presque à l'agonie. «Notre système éducatif -depuis longtemps plombé par des entraves démagogiques ayant empêché la mise en oeuvre de réformes constructives- continuera, hélas, à obérer les énergies de l'Etat et les potentialités des couches populaires. En confinant ces réformes dans les schémas stériles et éculés de l'enseignement dispensé, ce système risque de transformer notre capital humain en handicap entravant notre développement, au lieu d'en être la locomotive», souligne le roi Mohammed VI. Le ton est direct parce qu'il y a urgence. Et pour cause, le feu est dans la demeure. Les plans et autres grands projets risquent fortement de pâtir de l'absence de ressources humaines qualifiées pour assurer leur réussite. Le ton adopté par le souverain tranche complètment avec les «satisfecits» exprimés aux micros des médias officiels par les ministres en charge de ce dossier lors de leur périple dans différentes régions du Maroc. Politiquement, la question du Sahara a occupé une bonne partie du discours de la fête du Trône. «En attendant que l'Algérie cesse de contrarier la logique de l'histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité au sujet du Sahara marocain et qu'elle renonce à ses manoeuvres désespérées visant vainement à torpiller la dynamique enclenchée par Notre initiative d'autonomie pour nos provinces du Sud. Il s'agit, en effet, d'une initiative audacieuse qui demeure une proposition réaliste, innovante et consensuelle et qui vise à trouver une solution définitive à ce différend régional, dans le cadre de l'ONU», a précisé le souverain. Dans son discours du 30 juillet, le roi n'a fait aucun appel au pouvoir algérien d'ouvrir les frontières, fermées depuis 1994. En relation avec la question du Sahara, le roi Mohammed VI a annoncé une prochaine «restructuration profonde du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS)». Une instance en stand-by depuis février dernier, date de l'expiration du mandat, de quatre ans, des membres du CORCAS. Le modèle marocain «Quel que soit le niveau d'évolution de notre modèle de développement, il appartient à tous, surtout dans un contexte de crise mondiale, de redoubler de mobilisation, de vigilance, de proactivité et d'esprit d'initiative, pour donner corps à la grande ambition qui Nous anime de hisser le Maroc à la place qui lui revient dans le concert des nations avancées». Ce n'est pas la première fois que le roi MohammedVI insiste sur l'élaboration d'un modèle de développement labellisé «Maroc». Il l'avait déjà annoncé lors du discours du 3 janvier dernier au moment de l'installation des membres de la Commission consultative de la régionalisation (CCR), présidée par Omar Azziman. «Nous invitons la commission à s'attacher à mettre au point un modèle maroco-marocain de régionalisation, issu des spécificités de notre pays».