Né en 1980 à Casablanca, Barry a grandi dans le quartier de Hay Mohammadi, influencé par les figures mythiques de Larbi Batma, Boujmiï et Mohamed Miftah. Après des débuts dans le rap et le mouvement hip hop, Barry fusionne ces influences avec des rythmes plus reggae et des sonorités marocaines traditionnelles. Entretien avec ce chanteur au style musical en évolution permanente, qui s'attache à aborder des thématiques sociales en darija. Comment êtes-vous venu à la musique? J'ai commencé à la fin des années 80 en écoutant de la musique américaine. C'était l'époque du smurf et j'étais amateur de smurf. Après en 1993, pour être un danseur de smurf, je me suis mis écouter du hip hop, c'était un mouvement que j'avais envie de comprendre. Avec un ami, on a décidé de former un groupe de rap arabe, intitulé «Casa Muslim». On rappait en darija. Après, j'ai commencé à travailler et approfondir ma musique, en travaillant la guitare et le piano au Conservatoire pour trouver mon propre style. Depuis 1999, j'ai monté un groupe «Barry & Survivors». On a gagné le prix du tremplin L'Boulevard en 2001. Cela nous a permis, en 2002, d'enchaîner sur une tournée. En 2003, j'ai fait mon premier album composé de 4 singles, intitulé «Matisha». En 2006, j'ai fait mon vrai premier album «Sleeping system», produit par Sigma. 50.000 exemplaires ont été distribués par le magazine TelQuel et 30.000 albums se sont vendus à côté. Puis, en 2009, est sorti mon dernier album «Siba». J'ai travaillé sur beaucoup de scènes, en Espagne, au Maroc, en France. Comment définirez-vous votre musique qui fusionne de nombreuses influences? Je fais de la musique world. J'apprécie beaucoup toute la musique qui existe. J'aime travailler la musique traditionnelle fusionnée avec de la world musique comme le jazz, le funk, le hip hop ou le reggae. J'aime aussi beaucoup la note noire, tout ce qui nous vient d'Afrique. Faire de la fusion avec la musique marocaine m'intéresse beaucoup. Quelles sont vos sources d'inspiration pour vos chansons? La vie! Et le Maroc particulièrement. Dès que je sors, je vois plein de choses qui m'inspirent. J'aime beaucoup Nass El Ghiwane, j'aime tous ces grands chanteurs qui étaient de véritables écrivains marocains en darija. Je fais la musique pour le message. Mon but c'est de donner des messages au peuple, surtout pour les peuples maghrébins. Le darija, c'est la langue à utiliser pour parler de nos problèmes que nous avons ici, au Maroc. On a plein de causes dont il faut parler. Comment avez-vous perçu l'évolution de la scène musicale marocaine, depuis le début de votre carrière? Après 17 ans de travail, ça commence à bouger. Pour moi, il y a de grands chanteurs et musiciens. Il y a vraiment une bonne scène marocaine actuellement, avec des artistes comme Zarga, Mazagan, Askouri. Il faut travailler maintenant le statut d'artiste, voir les studios, la production, l'aspect plus commercial. Il y a l'artistique, mais pas le côté commercial aujourd'hui.