S'il y a un projet qui avance silencieusement mais efficacement, Renault-Tanger Med est bien placé pour être celui-là. Une énième pièce -non moins importante que les premières - vient de s'ajouter à la conception de ce projet. Proinsur (Procesos Industriales del Sur), un des leaders espagnols en composants automobiles, vient de mettre en opération une unité industrielle dans la zone attenante au site de Renault. Il s'agit, en détail, d'un site de production de composants plastiques destinés à l'industrie automobile, en l'occurrence Renault-Tanger Med. Proinsur compte ainsi injecter un investissement de plus de deux millions d'euros dans ce projet. L'usine est dotée d'installations de dernière technologie et s'érige sur une superficie de 2.500m2, répartis en trois grandes structures à savoir, «injection et assemblage», «bureaux et entrepôts de composants », «matières premières et produits finis». Dans un communiqué, il est clairement souligné que l'objectif de cette installation est de travailler avec de grandes entreprises dans le secteur de l'automobile au royaume. Pour cela, l'opérateur espagnol compte ainsi sur une diversification de son offre de produits, afin de ne pas se limiter au projet de la marque au losange, dans la ville du détroit, histoire d'étendre ses tentacules vers d'autres sites de montage de véhicules utilitaires et particuliers, à l'intérieur du royaume. Emulsion Si pour les responsables de l'enseigne, cette opération est un pas vers l'internationalisation, elle confirme parallèlement le positionnement du Maroc sur le secteur automobile. Selon le patronat espagnol, le pays dispose en effet de «plusieurs poches de compétitivité qui lui permettent de se convertir progressivement en un centre de production et d'exportation pour les fabricants étrangers de l'industrie automobile». Cette opinion reflète bien les ambitions manifestées déjà par d'autres groupes évoluant dans ce même secteur, tels Valeo, Faurecia, Delphi, Lear Automotive, Yakazi et l'enseigne Viza. Dans le communiqué de Proinsur, on avance que le rythme élevé d'évolution du parc automobile marocain offre beaucoup de marge à l'industrie d'assemblage locale de véhicules. Par ailleurs, il est certain que les dernières améliorations législatives effectuées au Maroc, en l'occurrence concernant l'importation des véhicules d'occasion et celle des pièces automobiles de contrefaçon, y sont pour quelque chose. Pour rappel, le projet de Renault dans la ville du nord devrait coûter, à terme, quelque 600 millions d'euros, dans la zone franche de Melloussa, située à une vingtaine de kilomètres du port Tanger Med. Pour sa première année de production, 30 véhicules devraient sortir toutes les 60 minutes des chaînes de montage. En 2013, le site du constructeur français devrait porter sa capacité annuelle à 400.000 véhicules.